bouche bonne, les jambes nerveufes & les pieds bien conditionnés.
Pour les chaifes de porte, il faut que le cheval de brancart
foit de bonne taille, étoffé 8c alongé, & qu’jl trotte vite & facilement;
il n’eft pas néceiïàire que le brieoiier, c’eft-à-dire, celui
qui porte le portillon, foit fi étoffé, mais il doit avoir un galop
raccourci & ailé.
On prend ordinairement pour mettre aux charrettes, à la
charrue, 8cc. des chevaux entiers, de race commune, 8c épais,
que l’on appelle des roujjins : comme ils tirent avec un colier,
il eft néceiïàire qu’ils foient bien étoffés, qu’ils aient le poitrail
large & les épaules nourries.
Les chevaux de bât, qui fervent à porter des fardeaux, doivent
être étoffés 8c avoir les côtes larges & de bons reins ; mais
il faut que les chevaux de meflàger foient plus minces & plus
légers, parce qu’ils vont feu vent au trot *.
Voilà les principaux ulàges- auxquels les chevaux fervent, &
les principales qualités qui les y rendent propres : ceux qui
viennent de race commune & groffière ne font pas moins né-
ceflâires que les plus fins & les plus beaux, qui ne réfifleroient
pas fi bien au travail pénible de la culture des terres & du tirage
des voitures. Quand nous n’aurions donc que des chevaux de
cette forte, ils ne feroient pas indignes de notre attention &
de nos foins, par les fervîces qu’ils nous rendent pour les chofes
les plus néeeflâires; fi nous les méprifons à d’autres égards, ce
n’ert que par la eomparaifon que nous en làifons avec des
chevaux nés dans un climat différent, 8c doués de qualités plus
brillantes, mais fouvent oppofëes à celles qui font les plus utiles
I . * V o y e z le n o u v e a u p a r fa i t M a r é c h a l , p a r M . d e G a r f a u l t , f é c o n d é
édition, page fuivantes.
à l’homme. Un Naturalifte s’élève au defliis de toutes ces vues
particulières,, pour ne confidérer tous les chevaux enfemble que
conMMe des individus appartenais à la même efpèce : toutes les
races qui proviennent de divers climats ne peuvent être regardées
que comme des variétés, puifque les différences que l’on
y remarque ne font confiantes, pour ainfi dire, en aucun pays,
■ & que la migration de ces races .& 'leur mélange dans l’accouplement
les changent Sc les combinent prefque à l’infini dans la
fuite des générations, mais les parties eflèntielfes à l’eljaèce ne
peuvent être dénaturées par aucune de ces variations. Tous les
chevaux fe rertèmblent dans toutes les parties qui les conftituent,
relativement à i’efpèce, par confisquent, de quelque race qu’ils
puifiênt être, ils font également propres à fervir de fojets dans
les obfervations qui ont rapport à l’efpèce des chevaux; aurti
n’ai-je pas fait grand choix pour ceux que j’ai obfervés, je les
ai pris, à peu près, tels que j’ai pu, les trouver, fur-tout pour
l’infpeélion des parties intérieures.
Les précautions que l’on prend dans les haras pour foire
naître des chevaux bien proportionnés dans toutes les parties
de leur corps, les rendent fort différais à cet égard de ceux
que produifent des chevaux 8c des jumens de race commune
8c groffière, qui font pris fans choix ou qui fe rencontrent par
hafard : c’eft pourquoi fi l’on ne confidéroit les chevaux que
par rapport à leurs différentes races, on pourroit trouver des
différences dans les mefores que l’on prendrait for eux- pour
déterminer les proportions des parties extérieures de leur corps ;
mais pour que l’inégalité des mefores fut fenfibie 8c confiante,
il faudrait comparer des chevaux choifis dans les races les plus
difproportionnées entre elles pour la hauteur -Sc la groffeur des
individus; fi on comparait au contraire toutes les races les unes
P p ij