tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, on trouverait fouvent
des rapports eflentiels qui effaceraient les petites différences
lur lefquelles les méthodes font établies. On en
verra des exemples dans la defcription des animaux, où
je me réferve de difcuter les caraétèrcs particuliers qui
ont été employés dans les méthodes.
Venons maintenant à la diftribution méthodique des
quadrupèdes, faite parM. Linnæus, telle qu’il l’a donnée
dans la dernière édition que nous avons du Syjlème de
lu Nature (y ) .Vax le titre du livre, l’auteur ne laiffe aucun
doute fur fes prétentions; on croirait qu’il ne s’agirait
pas de moins que de développer & d’expofer le Syflème
de la Nature, cependant ce n’eft qu’une diftribution
méthodique établie, comme les autres méthodes en ce
genre, fur des conditions arbitraires qui font, pour
la pfulpart, indépendantes des loix naturelles. M. de
Buffon, dans fon difcours fur la manière d’étudier &
de traiter l’Hiftoire Naturelle ( 7 ) , a rapporté la divifion
générale des animaux en fix claffes, donnée par M. Linnæus,
& l ’a difcutée de façon à ne rien laiffer à defirer
fur ce ftijet, de même que fur la jufte valeur de toutes
les méthodes que l’on a faites en Hiftoire Naturelle.
M. de Buffon a auffî fait mention de la divifon des quadrupèdes
(a), d’après la quatrième édition du lyftème de
(y) Car. Lintuei fyjlema Naturoe, Jijlcns tria régna Natunx, &(•
Lipfiæ, 1748, tom. I, in-8.°
(l) Tome I, pag. 3 7 & fuivantes. ■
(a) Idem, pag. 38 & fuivantes.
M. Linnæus; mais comme il n’étoit pas de fon objet
de fuivre les détails de la diftribution des quadrupèdes,
& comme M. Linnæus a fait depuis des changemens
que nous avons reconnus dans la fixième édition de
fon ouvrage qui nous eft parvenue, il eft à propos de
détailler cette nouvelle méthode fur les quadrupèdes.
M. Linnæus diftingue ces animaux de tous les autres
en ce qu’ils ont du poil fur le corps & quatre pieds,
& en ce que les femelles font vivipares & ont du lait.
Il divife les quadrupèdes en fix ordres; le troifième,
qui eft fous le nom d’Agrioe, a été ajouté & démembré
du premier ordre.
Cet ordre ne contient plus que trois genres d’animaux
( b ) , qui portent pour caractères communs quatre
dents incifives dans chaque mâchoire, & les mamelles
fur la poitrine. Je fuis toujours fiirpris de trouver
l’homme dans le premier genre, immédiatement au
deffo*s de la dénomination générale de quadrupèdes,
qui fait le titre de la claffe : l’étrange place pour l’homme
! quelle injufte diftribution, quelle fàuffe méthode
met l’homme au rang des bêtes à quatre pieds! Voici
le raifonnement fur lequel elle eft fondée. L ’homme a
du poil fur le corps & quatre pieds, la femme met au
monde des enfâns vivans & non pas dès oeufs, & porte
du lait dans fes mamelles ; donc l’homme & la femme
font des animaux quadrupèdes. Les hommes & les
femmes ont quatre dents incifives dans chaque mâchoire
(b) Anthropomorpha.
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