cloisons mobiles assez joliment peintes. Il y
a voit deux à trois fenêtres avec des grillages
en bois; et, au lieu de carreaux de verre, elles
étaient garnies de châssis de papier qui répan-
doient un jour terne. A droite du plancher
élevé, l’on voyoit pend us à la muraille des outils
pour river les fers des criminels, des cordes
et divers instrumens de supplice ; c’ét oient
les seuls ornemens de ce local. La vue de
celte salle me fit penser que c’étoit un lieu où
l ’on dormoit la question, et tout le monde
auroit pu avoir la même idée. Le commandant
en chef étoit assis sur le plancher au milieu
de la partie élevée; de chaque côté étoit un
secrétaire, ayant devant lui du papier et des
écritoires. A gauche du commandant se trou-
voit l’officier immédiatement au-dessous de
lu i en rang, et à sa droite celui qui suivoit
ce dernier. Il y avoit, en outre, de chaque côté
du commandant, un autre officier. Us étoient
tous assis sur leurs talons à la distance de
quatre pieds les uns des autres. Us portaient la
robe noire, vêtement ordinaire des Japonois;
et des poignards à la ceinture. Chacun avoit
aussi un grand sabre sur le plancher à sa
gauche. A u x deux coins du plancher élevé
étoient assis, sur des planches, deux sentitielles
sans armes. L ’interprète Koumaddjero
étoit assis à droite à l’extrémité du plancher
élevé.
Les soldats qui me reçurent dans cette
salle me conduisirent jusqu’au plancher élevé,
et voulurent me faire asseoir sur les pierres;
mais le commandant leur adressa quelques
mots, et ils me laissèrent debout devant lui.
On amena ensuite M. Moor que l ’on fit placer
à ma droite, puis M. Chlebnikoff, que l’on
mit auprès de M. Moor. Enfin l’on introduisit
les matelots l’un après l’autre, et ils furent,
rangés en ligne derrière nous. Alexis vint le
dernier ; on le fit asseoir à terre sur le même
rang que les officiers à la droite de M. Chleb-
nikoff.Cet arrangement avoit pour base l’usage
des Japonois, chez qui la gauche est la place
la plus honorable. Nous le remarquâmes partout,
et nous le leur entendîmes dire; mais
ils ne purent nous en expliquer la cause.
Quand nous fûmes tous rangés à nos places,
l’interprète nous dit, par ordre du principal
commandant, que ce personnage étoit le chef
de la ville. Nous le saluâmes profondément;
il fit un signe de tête et baissa les yeux. Ensuite
il tira de son sein un papier d’après lequel
il nous interrogea. D’abord il s’informa