Lorsque je reçus l ’ordre de reçonrloître les
Kouriles méridionales, jesavois que les Japopensé
qu’il cbnvenoit d’en donner un réciWn peu plus
détaillé, afin d’éclaircir plusieurs passages de Son livre
q u i, Sans c e la , pourroient pafoître obscurs. Nous
avons puisé nos renseignemens, i°. dans l’excellent
extrait du Voyage de Chvostoff et Davidoff, donné par
M. Vanderbourg dans le Journal des Savans (mai 1817,
page a74 ); 20. dans un morceau très-curieux inséré
tans e T . X X I des Annales des Voyages de M. Malte-
Briin, page 263.
La Russie fait depuis. long-temps le commerce des
pelleteries à la côte nord-ouest de l’Amérique-Septen-
tnonale. Pour donner plus d’aelivité à ce trafic, elle a
forme des établissemens sur ce continent, ainsi qu’aux
îles Aloutiennes qui en sont voisines. 'La compagnie
qui est ën possession de ce commerce n’àvôit à son service
que des marins ignorans, ce qui éausoit un préjudice
immense à ses intérêts. L ’empereur Paul vint à sou
secours, en permettant , par un oukase', aux officiers de
la marine impériale d’entrer au service de la compagnie
sans quitter le sien, et même en conservant la moitié
de leur solde. En conséquence Resanoff, un îles principaux
actionnaires de la société, et qui déjà méditoit
des projets d’une haute importance, jeta les yeux sur
Chvostoff, lieutenant dans la marine impériale, et
déjà connu avantageusement; il lui adjoignit Davidoff,
élève de la marine impériale, jeune homme plein d’ardeur.
Ces deux officiers partirent de PétersbouCg le
?9 avril 1802, pour aller, par terre, à Ochotsk. Leur
yoyage à la côte d’Amérique, exécuté avec une promptinois
en occupent quelques-unes. Je tâchai
d o n c de me procurer tous les renseignemens
tude extraordinaire, fut très-avantageux à la compagnie.
Ils revinrent à Pétersbourg en février i 8o4. Un
secônd voyage leur fut proposé la même année;, il
n’avoit pas d’autre but apparent que le premier. Obligés
de passer au Kamtschatka l’hiver de i 8o4 à i 8o5 , ils y
yirént àrrivèr lés deux frégates de M, de Krusenstern,
qui y débarquèrent Resanoff après le mauvais succès de
son ambassade au Japon.
Lé gouvernement russe avoit fait un choix bien malheureux
en confiant cette mission à Resanoff. Cet homme
qui, de commis de la chancellerie, étoit parvenu, sous
le règne de Paul 1er, au rang de chambellan, n’avoit
rien de ce qüi convient au représentant d’un monarque
puissant. Dans là traversée dé Cronstadt au Kamtschatka,
il offensa tout le monde par son arrogance. Fier d’utte
instruction signée par le souverain lui-même, qui lui ac-
cordoit la direction de l ’expédition, il se conduisit si
mal envers M. de Krusenstern , commandant de Pexpé-
dition , que ce dernier, arrivé au Kamtschatka, lui signifia
avec douceur, mais en même temps avec fermeté,
qu’il lui àbândonnôit le commandement, et-comptoit
retourner en Russie sur un antre bâtiment. Resanoff,
inquiet des suites que pourvoitproduire, à Saint-Pétersbourg,
cette résolution, s’accusa lui-même, et promit de
signer Un écrit par lequel il s’engageoit à ne plus tourmenter
le capitaine wet son équipage. Au Japon, la conduite
puérile de Resanoff contribua beaucoup au mauvais
accueil que reçurent les Russes. Enfin, il choqua tellement
les Japonois, nation ombrageuse et invariablement