tôt touché, qu’un fer aigu tombe sur lui et le
tue. La troisième manière, consiste à attacher
un goéland dans l’endroit où ils ont aperçu
des traces dé renard; ils tendent des lacets
a 1 entour de 1 oiseau. Cependant le chasseur
se tient en arriéré pour empêcher que le renard
ne ronge les lacets. Dès que celui-ci entend
le cri du goéland, il accourt pour le dévorer
et se trouve pris. On ne voit pas de
renards bleus dans les Kouriles ; les insulaires
ne conoissent pas même de. nom ées
animaux. Us tuent les phoques à coups de carabine;
ils se servent des goélands pour prendre
les aigles, mais d’une manière différente de
celle qu’ils emploient pour les renards. Us
construisent une petite cabane avec une ouverture
au-dessous de laquelle ils attachent
dans 1 intérieur un goéland. L ’aigle fond sur
cet oiseau et le prend dans ses serres; mais,
tandis qu’il s’efforce d’arracher sa proie des
liens qui la retiennent ou qu’il s’arrête pour
la manger, on le tue. Les Kouriles ne voient
les aigles qu en hiver ; en été, ces oiseaux
vont au Kamtschatka. Us sont alors très-communs
dans cette presqu’île, parce que les r ivières
dont elle est arrosée leur fournissent
une chasse abondante,
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Les Kouriles font la chasse aux loutres de
mer, aux phoques, aux renards et aux aigles,
pour avoir de quoi commercer; mais c’est
pour se nourrir qu’ils prennent diverses espèces
d’oiseaux de mer, des oies., des canards,
etc., ainsi que des poissons ; d’ailleurs ceux-ci
m’abondent pas dans les.Kouriles qui nous appartiennent.
Le long de Raschaoua et d’Ous-
chissir, on ne trouve qu’une sorte de poisson,
que les habitans appellent sir-bock; il est de
la grosseur et de la forme d’un gorbouscha,
espèce.de saumon, et de couleur rougeâtre,
Qn la prend à l’hameçon entre les rochers.
Les Kouriles vont rarement à la chassé des
oies et des canards, parce qu’elle est difficile
et consomme trop de poudre et de plomb (î);
mais ils prennent à la main, dans leurs nids,
les macareqXjles petrels et un autre oiseau que
(i) Je dois observer que les Kamtsphadales el les Kouriles
ne se seryent ni de fusil ni de menja.plomb. Quand
ils veulent tirer un oiseau, même le plus petit, ils tirent
à balle avec une carabine rayée. Aussi leur arrive-t-il
rarement de tuer des oiseaux par ce nroyen, quoiqu’ils
ne mettent pas beaucoup de poudre dans. leur- arme et
que leurs balles ne soient pas grosses. Une livre de poudre
leur fournit cent charges et plus; et, pour cette quantité,
il leur faut deux livres de plomb?