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I l étoit nuit quand nous entrâmes dansî
Atkis. Un détachement de soldats vint au-
devant de nous et nous conduisit dans le
château, qui étoit tendu d’une étoffe de coton
rayée. On nous mena dans une maison très-
propre, ornée avec beaucoup de goût et décorée
de peintures dans le genre japonois. Nous
'fumes tous conduits dans une grande salle ,
garnie tout autour de planches avec des crampons
de fer où l ’on attacha l’extrémité de nos
cordes. On nous donna des lits et des couvertures
(t), on nous apporta à souper, on
( i ) Les lits japonois consistent en grandes couvertures
qui sont de soie ou de c o to n , suivant la fortune des personnes.
Elles sont ouatées de deux doigts d ’épaisseur ;
on ôte la ouate pour les laver. On nous en donna de coton.
Les Japonois ploient ces couvertures en double et les
étendent sur le plancher q u i, dans toutes les maisons,,
même dans les cabanes, est fait de nattes de paille , jolies
e t souples; quand ils se couch en t, ils s'enveloppent
d ’une grande robe de chambre à manches larges e t
c o u r te s , qui est aussi de soie ou de coton , et fortement
ouatée. E n guise d’o re ille rs , ils se servent de morceaux
de bois de formes diverses. Lés gens du commun en ont
un rond creusé à une ex trém ité , e t l ’habitude y fait
dormir profondément san$ rien ajouter déplus mou. Les
personnes riches o n t , au lieu de coussins, de petits coffres
hauts de quatre pouces très-délicatement faits, et
sur le couvercle desquels est fix.é un coussin ro n d , lo n g
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nous lia les pieds comme auparavant, et oii
nous laissa là jusqu’au lendemain.
Le 17 juillet, nous nous reposâmes à Atkis.
Le matin on nous délia les mains pour quelques
minutes, afin de panser 110s plaies et
nos meurtrissures. Les forces nous manquèrent
pour replacer nos mains dans leur position
naturelle; quand les Japonois voulurent
les écarter l’une de l ’autre, noyLS éprouvâmes
une douleur insupportable. Elle fut plus
vive encore quand ils les lièrent de nouveau.,
On nous apporta à manger trois fois dans la
journée, et l ’on nous donna une robe de
chambre en coton ouatée , pour la mettre
par-dessus nos habits quand il pleuvroit ou.
qu’il feroit froid.
Dans la matinée du 18, nous traversâmes
la baie pour aller dans un village situé à sa
partie méridionale. Après y avoir déjeûné ,
nous continuâmes notre route de la manière
décrite ci-dessus. Les litières nous accompa-
gnoient, et ceux qui le désiroient pouvoient
s’y asseoir. Nos conducteurs marchoient
de six à huit pouces et large de. deux à trois. O n serre
dans le coffre tous les objets appartenant à la toile tte ;
tels que rasoirs, ciseaux, pommade, poudre e t brosses
à dents, etc.