Saint-Pétersbourg; ils ajoutèrent que nous
pouvions le faire brièvement, pourvu que
nous donnassions plus de détail, s’ij étoit
possible, dans les conférences qui auroient
lie u , et que nous n’omissions pas la plus légère
circonstance. Nous acquiesçâmes à cette
proposition, et nous convînmes, avec Kou-
maddjero , que, dans son absence, nous rédi^
gênons notre écrit, et que lorsqu’il viendroit
nous travaillerions dans notre cage, de concert
avec A lexis, à traduire notre écrit en japonois.
Koumaddjero nous pria d’écrire ce qui devoit
etre traduit, de manière qu’entre les lignes il
J eût de la place p0ur deux autres, Ügries ou
davantage.
Cet accord terminé, „ „u s noDS fflîmes .
ouvrage. ABn de conserver nue copie de
notre mémoire, nous en fîmes d’abord uti
brouillon ; mais craignant que nos gardes qui
n e le voien t presque pas les y eu x de dessus
nous, nés en aperçussent et nenous enlevassent
nos papiers, nous noua y prîmes avec toutes
les précautions possibles pour leur en faire un
V “-?™''no™<>°nn». beaucoup de peine.
• ebmkoff, enveloppé dans sa grande robe
de chambre, s’asseyoit contre les barreaux, h#
dos tourné aux Japonois, mettoit l’encre devant
lui dans une petite cuiller de bois (1),
et écrivoit avec une paille (2). Rendant ce
temps, je me promenois dans la chambre, et
je lui faisois signe quand un garde se plaçoit
de manière à le voir. Nous pe voulûmes pas
employer à cette besogne le papier que K oumaddjero
nous apportoit, soupçonnant que
peut-être les Japonois en comptoient les
feuilles, et nous fîmes usage du papier commun
que l'on nous donnoit pour.nous moucher.
Cependant M, Moor mit au net notre
mémoire, que nous lui dictions en ayant l’air
de faire la conversation;
La peine que nous eûmes avec nos interprétés
Alexis et Koumaddjero, surpassa tout
ce que l’on peut se figurer. Nous avions cherché
à n employer dans notre mémoire que des
(1) Les Japonois, au lieu'de cuillers et de fourchettes,
se servent de deux brochettes de bois. Ils boivent à
même dé l’assiette les mets liquides. C’est par cette raison
que les Kouriles nous avoient fait deux petites cuillers
de bois : nous en employâmes une comme encrier
dans la circonstance dont je parle.
(2) Les Japonois écrivent non pas avec une plume,
mais avéc un pinceau. M. Cblebnikoff ne pouvant pas
s en servir en cachette, eut recours à des morceaux dé
p a i l l e q u i s e t r o u y o i ë n t S u r le p l a n c h e r .