fa t le plus ému 5 il tomba à genoux, pressa
la lettre contre ses lèvres , et pleura amèrement.
Les Japonois nous considéroient avec
beaucoup d’attention, ne le voient pas les y eu x
de deSsus nous, e t , à l ’exception d’Otaki
Koeki, parurent tous extrêmement attendris*
Quelques-uns même avaient les larmes aux
y e u x , et cherchèrent à les-cacher. Otaki.
Koeki, au contraire, se mit à rire. Voici le
contenu de la lettre :
et Dieu seul peut savoir si ces lignes vous
« tomberont dans les mains, et si vous vivez
« encore. .Tous les officiers restés à bord voûte
lurent commencer par employer des mesures
« amicales pour obtenir votre liberté; mais,
« dans le moment même, un boulet de canon—,
et vint passer au milieu de nous et tomba à
ee la mer bien loin de la corvette. Alors je fis
ec aussi tirer contre le fort.Que faire? quel parti
ec prendre ? Nos petits canons ne pouvoient
ec produire beaucoup d’effet; le peu de pro-
te fondeur de l’eaù nous empêchoit d’appro-
et cher davantage de terre; notre équipage peu
eç nombreux ne nous permettait pas de tenter
ec une attaque parterre. C’est ce dont nous
eç vous informons, et nous avons recours
et aux moyens extrêmes. Nous volons à
( 1 9 9 )
« Ochotsk. Si nous y obtenons du renfort,
ee nous revenons, ét nous n’abandonnons ces
ee côtes que lorsque nous vous aurons mis
et en liberté, et que nous aurons sacrifié nos
« vies pour vo u s , respectable capitaine, pour
te vous, chers amis. Si les Japonois vous perce
mettent de nous faire une réponse, or-
cc donnez-nous comme notre commandant,
<t nous ferons tout pour vous obéir; chaque
« homme de la corvette est prêt a donner sa
et ;vie pour vous.»
Ce 11 (a5) juillet 1811.
Jusqu’à la mort votre fidèle Pierre R icord.,
Elie RouDAXorr,etc.
Quand nous eûmes lu et relu cette lettre,
les Japonois nous invitèrent à la traduire.
Nous accédâmes à cette demande, mais nous
jugeâmes qu’il convenoit de changer le sens
de plusieurs passages. D’après notre traduction,
la corvette n’avoit tiré que pour sa défense et
nullement pour faire du mal aux Japonois,
puisque leurs forts avoient fait feu les premiers.
Nous expliquâmes le petit calibre des
canons par un moindre nombre de coups,
l ’idée d’attaquer le fort, par le projet de le