de trouver du plaisir à considérer ces beautés,
répliquames-nous? » Àu reste,ces prétendues
beautés ëtoient si affreusement dessinées
qu elles ne pou voient inspirer, au moins à un
Européen, que le dégoût et l’eriviè de rire.
Malgré notre refus, le vieillard persista dans
ses instances; nous finîmes donc par accepter
ses beautés, et nous en fîmes ensuite présent
a Koumaddjero. A cette occasion, M. Moor
dit en riânt a l’interprète que nous n’avions-
pas accepté ces images, de crainte qu’elles ne
nous fissent naître le désir de 'demander, aux
Japonojs, pour passe-temps, les originaux
vivans : « Croyez-vous, ajouta-t-il, que le
gouverneur nous accordëroit notre requête?»
—•« Non, non, reprit Koumaddjero en souriant,
actuellement cela né se peut pas; peut-
être plus tard ( i ) , on verra. »
Durant la dernière moitié d’octobre , nous
nous occupâmes du mémoire sur notre affaire.
Ou nous donna de l’encre et du papier, et
Koumaddjero noüs indiqua dansquelle forme
nous devions le rédiger. Nous débutâmes pâr
avoir a Ce sujet une grande querelle avec lés
(i) Les Hollandois ont la permission de faire venir
dès femmes chez eux. Je parlerai plus en détail de cet
objet.
Japonois, et d’abord nous ne pûmes pas nous
décider a écrire. Koûmaddjero exigeoit que
nous écrivissions d’abord sur des feuilles séparées,
pour nous et nos matelots, des especes de
certificats qui attesteroient le lieu et Vépoque
de notre naissance, le nom de nosparens,la durée
de nos services, etc. Nous condescendîmes
enfin à sa demande. Cette besogne terminée,
il nous dit de remplir ces mêmes feuilles de
toutes les futilités sur lesquelles nous avions
.été interrogés : par exemple, de dire que les
Russes enterrent leurs morts dans des cimetières
placés hors des vil les, élèvent dés croix
et d’autres monumens sur les sépultures, etc»
Nous refusâmes de le faire, en déclarant que
notre vie entière ne suffiroit pas à coucher sur
le papier toutes les balivernes qui avoient été
l ’objet des questions des Japonois; et que d’ailleurs,
le bounio nous avoit assuré qu’il vou-
loit simplement avoir le récit de notre affaire,
traduit dans la langue du pays.Les Japonois se
fâchèrent et s’efforcèrent de nous persuader de
faire une chose qui ne pou voit que nous être
favorâblè. Nous ne consentîmes à rien; alors
ils décidèrent que nous devions raconter ce
qui nous éloit arrivé depuis notre départ de