3a corvette du poit Saint-Pierre et Saint-
Paul, dans la baie d’Avatcha, Le 4 mai, je
levai l ’ancre , et je mis en mer.
Le i 4 mai , j’arrivai au détroit de la Na-
deschda; j ’étois par conséquent au point d’où
je devois commencer ma reconnoissance. Je
ne parlerai ici ni de ma navigation entre les
Kouriles ni de mes opérations, car j ’ai consacré
un ouvrage particulier à ces objets. Je
me bornerai donc à dire que, jusqu’au 17
ju in ,jo u r auquel nous rencontrâmes par hasard
des Japonois pour la première fo is ,
j ’avois réussi à visiter les Kouriles suivantes :
Raschaoua, la treizième, nommée Matouci
sur la carte de Krusenstern; Ouschischir,
Raschaoua de Krusenstern, la quatorzième ;
Ketoï, Ouschissir de Kr. , la quinzième ; S i-
moussir ou Marikan, la seizième; Tschirpo'ï
et Macantar, la dix-septième, et la côte ouest
d’Ouroup, la dix-huitième. J’observerai, en
passant, qu e 'je donne à chacune de ces îles
leurs véritables noms ; la carte de Krusenstern
est moins exacte à cet égard.
Mais avant de raconter ce qui nous est
arrivé avec les Japonois, et les aventures
malheureuses'qui sont résultées de notre rencontre,
je pense qu’il est nécessaire de dire
quelque chose des relations politiques entre
la Russie et le Japon, autant du moins qu’elles
m’étoient connues à l’époque dont je parle..
Il y a un peu plus de trente ans qu’un
navire japonois fît naufrage sur Amtschitka,
une des îles Aléoutiennes. L’équipage de ce
bâtiment et son capitaine Pommé Kodâï furent
sauvés. On les conduisit à Irkoutsk en Sibérie,
où ils passèrent environ dix ans. Enfin,
l ’impératrice Catherine-la-Grande ordonna
d’embarquer ces malheureux Japonois à
Ochotsk pour les renvoyer dans leur patrie',
et de profiter de cette occasion pour essayer,
s’il seroit possible, de lier avec le Japon des
relations de commerce avantageuses aux deux
empires. L ’ordre donné à ce sujet à M.* P ih l,
gouverneur, général de la Sibérie, mérite une
attention particulière. Il lui étoit enjoint e x pressément
de faire partir |pour le Japon, en
son nom, comme gouverneur d’une province
lim it ro p h e e t non pas au nom de l’impératrice
, un envoyé qui ne fût pas d’un grade
élevé, et qui seroit chargé de remettre des
présens. De plus, le commandant du bâtiment
ne devoit.-être ni Anglois ni Hollandois. Conformément
à cet ordre, le gouverneur général
Pihl envoya au Japon, dans l’automne de