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fois par mois, les papiers qui dévoient venir
par le prochain courrier avoient été expédiés
un mois plus tard que la troisième poste,
précisément à l’époque de la fonte des neiges,
et du débordement des rivières qui interrompent
entièrement les communications
dans ces contrées. Il étoit, en outre, impossible
d’envoyer les papiers d’Ochotsk à Avat-
cha par mer, à l’ouverture de la navigation,
parce qu’à cette époque, il ne se trouvoit aucun
bâtiment dans le premier de ces ports,
tous les navires de transport ayant hiverné
au Kamtschatka.
Il ne me restoit donc, pour avoir ces papiers
dans le courant de l’été, d’autre moyen
que de me rendre à Ochotsk avec ma corvette.
M. M initzk y, capitaine de second rang et
commandant de ce lieu, m’avoit même conseillé
d’y venir avant de commencer ma
campagne, parce qu’il supposoit, ainsi qu’il
me le mandoit, que la corvette avoit besoin
d’un radoub et d’un nouvel approvisionnement
de v iv re s , ce qui ne pouvoit s’effectuer
que dans ce port. Quant au premier point,
mon équipage suffisait pour y pourvoir;
mais > d’après notre état de v iv re s , il nous
manquoit beaucoup de choses. Je pris donc
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les approvisionnemens qui étoient à bord du
bâtiment de transport, le Dionysius, mouillé
dans le port d’A vatcha, et je calculai que
j ’en avois assez pour tenir la mer pendant
plus de trois mois. Aucun motif ne m’enga-
geoit donc à me rendre à Ochotsk avant de
commencer la campagne, sinon pour y prendre
les pièces contenant les instructions du
collège et du département de l’amirauté. Cette
raison étoit sans doute assez prépondérante,
quoique les ordres du ministre de la marine
m’eussent parfaitement fait connoître la volonté
de l’empereur. Je sa vois quels parages
je devois reconnoitre, et je n’ignorois pas
que je devois mettre la plus scrupuleuse
exactitude dans l’exposé du résultat de mes
observations; cependant les instructions du
collège et du département de l’amirauté me
deVoient guider.sur la manière de remplir le
plus convenablement les intentions de Sa
Majesté Impériale. Dans le fond elles ne for -
moient en quelque sorte qu’un supplément à
celles que j’avois déjà. Néanmoins elles pou-
voient contenir des indications, faute desquelles
il étoit possible que je ne donnasse
pasà mes recherches toute l’étendue nécessaire,
soit manque d’expérience, soit faute d’avoir