dant en chef. Comme il pieu voit, un Japonois,
leparapluie à la main, marchoit à côté de chacun
de nous. Ils eurent pour nous cette attention
par la suite, toutes les fois que l ’on
nous faisoit sortir par un temps pluvieux.
Nous/urnes encore interrogés su rie certificat
et la médaille laissés par Chvostoff, et nous
finies les mêmes réponses que la veilles Les
Japonois voulurent savoir ce que signifioient
les pavillons dessinés au bas du papier. Nous
répondîmes que l’un , nommé le pavillon de
guerre, étoit porté parlesbâtimensde guerre
de l’empereur, et qüe l ’autre ne l’étoit que
par les navires marchands ; que nous ne savions
pas pourquoi on les avoit tracés sur ce
papier , mais que nous pensions que Chvostoff
avoit voulu indiquer la manière de, distinguer
les bâtimens de guerre russes de
ceux du commerce ; les Japonois furent
d’une opinion toute différente, et nous
demandèrent si les bâtimens de l’empereur
ne portoicnt pas Ips deux pavillons H l’un,
quand ils avoient des projets hostiles ; l’autre,
au contraire, quand ils venoient pour commercer.
I l ne faut pas, au reste, s’étonner de
cette idée des Japonois, que nos bâtimens de
guerre peuvent aussi faire le commerce ; car,
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chez eux, le commerce extérieur avec lesHoI-
landois, les Chinois, les Coréens et les habi-
tans des îles Lieou -K ieou , est un monopole
de l’empereur. Il achète toutes les marchandises
qui arrivent , et les expédie sur ses bâtimens
dans tous les ports de l ’empire, ou
bien les vend en gros, sur le lieu , aux né-
gocians. .Nous déclarâmes aux Japonois qu’en
Europe, les bâtimens de guerre ne faisoient
pas le commerce. « Mais , répliquèrent-ils ,
« pourquoi Chvostoff a - t - i l , le long de nos
« côtes, porté le pavillon de guerre?
« Dans des parages si éloignés, leur dîmes-
« nous, où. personne ne pouvoit contrôler
« sa conduite, il eût été capable de porter les
« étendards que l’on ne déploie qu’en pré-
« sence de l’empereur. » Cette réponse imprudente
nous valut deux heures de plus
d’un interrogatoire fatigant; ils voulurent
savoir la forme et la grandeur de ces pavillons,
ce qu’ils représentaient, en quelle oc-*
casion 011 les arborait, si l’empereur visitait
souvent la flotte, etc. .
Au milieu des questions relatives à Chvostoff
, les Japonois s’enquirènt aussi d’autres
choses; deux plaques de cuivre que nous
avions laissées à Itouroup et à Kounaschir,