mènt pour, cette occasion. Nous gravîmes
ensuite une montée assez rude, et l’on nous
mena le long du mur qui entourait le château.
En entrant dans uneeour ceinte d’une
palissade haute et toute neuve, nous y rencontrâmes
sun détachement de soldats dans
leurs habits de guerre. De cette cour, une
petite porte nous fit traverser une seconde
palissade plus haute que la précédente ; nous
aperçûmes un hangar sombre, sous lequel
on nous conduisit à l’instant, et l’on nous mit,
les trois officiers que nous étions, dans une
cage qui ressembloit à une chambre : les matelots
et Alexis furent enfermés dans une
autre.
CHAPITRE IV.
Description de la nouvelle prison.— Les Russes conduits
devant le bounio ou gouverneur de Malgmaï.— Effronterie
d’un valet qui veut faire l ’interprète. — Il est
confondu. — Interrogatoire minutieux. — Bonté du
gouverneur.— Il fait cadeau d’babits aux Russes.— II
les engage à écrire un mémoire pour exposer leur affaire—
-Nouveaux interrogatoires.— Difficultés pour la
traduction, du mémoire en japonois.— Ignorance des
interpretes.— Révélation importante faite par Alexis,
le kourile.— 11 la soutient avec fermeté.— Discours
touchant du gouverneur.— Les Russes débarrassés de
leurs liens.— Joie des Japonois.
A l l a première vue de notre logement, nous
crames que la lumière du soleil nous éclairait
pour la dernière fois ; en effet, quoique
le temps fut beau et serein, nous étions
déjà dans l’obscurité; aucun rayon bienfaisant
ne pénétrait jusqu’à nous. Les murs, les
palissades qui entouraient la cour, les guérites,
tout étoit neuf et à peine achevé; l’on
n’a voit pas même eu le temps d’enlever les
copeaux. Le bâtiment étoit grand, construit