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ils .n'eurent pas. Pair d’y ajouter fo i., et persistèrent
dans leur opinion que Nicolas San-
dreyetsch et Chvostoff ne pouvoient pas être
la même personne.
Ils vouloient surtout savoir pourquoi,
après les premières hostilités commises par ces
officiers, on n’avoit pas pris contre eux les mesures
auxquelles , suivant notre récit, on avoit
ensuite eu recours à Ochotsk, et pourquoi
on leur avoit ainsi permis d’effectuer leur seconde
attaque. Nous répondîmes que nous ne
connoissions pas très-exactement cette affaire,
mais que, dans notre opinion, cela devoit ven
i r , soit de ce que l’équipage de ces bâtimens
avoit fait un secret de cette expédition au
commandant du Kamtschatka, soit de ce qu’ils
lu i avoient peut-être annoncé qu’ils avoient
agi d’après un ordre du gouvernement, qui
ne lui étoit pas connu, et que, sans plus ample
information , il s’en étoit rapporté à ce qu’on
lu i disoit ^ mais les Japonois., bien loin de
se contenter de cette réponse, supposèrent
que quelqu’un de nous avoit fait partie de
l ’expédition entreprise contre euxf,- ou du
moins s’étoit trouvé au Kamtschatka à cette
époque. Ils nous interrogèrent donc dans le
plus grand détail sur notre voyage depuis
{ )
Cronstadt;jusqu’au port Saint-Pierre et Saint-
P au l, et comparèrent l’époque de notre arrivée
dans ce havre avec celle de la dévastation
de leurs côtes. Nous vîmes encore, à leurs
questions, qu’ils soupçonnoient que nous n’étions
partis de Saint-Pétersbourg qü’après
1 arrivée de Resanoff, qui avoit déjà instruit
notre gouvernement du mauvais succès de
l ’arnbassade. Ils nous demandèrent, en conséquence
, pourquoi nous avions été envoyés
dans des lieux si éloignés; quelle étoit la
force de notre bâtiment , le nombre d’hommes
et de canons ; enfin , la quantité d’armes qu’il
portoit. A cette occasion, ils nous adressèrent
quelques questions qui, vu la perfection à laquelle
Part nautique a été porté, durent nous
paroitre très-ridicules; ils demandèrent, par
exemple , comment il étoit possible de tenir
si long-temps la mer sans entrer dans un port
quelconque pour s’y pourvoir de v iv re s ,
d’eau et de bois; pourquoi les Russes cons-
truisoient de si forts bâtimens, qui pouvoient
naviguer si long-temps au milieu de l ’Océan ;
pourquoi nous embarquions avec nous des
canons et des armes; pourquoi nous étions
venus de Saint-Pétersbourg au Kamtschatka
à travers la vaste étendue de l’Océan , au lieu
T om. I.-