dans leur langue ils nomment mauridor (Y)
Un homme peut ainsi, dans une journée, en
emporter trente, quarante et même cinquante.
On enleve la peau avec les plumes ; on en coud
plusieurs ensemble,et on en fait des manteaux
pour les deux sexes. La graisse de ces oiseaux
fournit de l’huile; leur chair se fume et se
conserve pour l’hiver. Elle fait, avec l’ail sauvage,
la saranne, diverses racines, les moules
et quelquesplantes marines, leur principale et
presque unique nourriture; ils y joignent
( i) J’ai cherché, inutilement dans Buffon un oiseau
dont la description pût s’appliquer au mauridor; c ’est
pourquoi je vais la donner. Le mauridor est de la grosseur
d un pigeon ; le dos et la partie supérieure des ailes
sont noirâtres et gris-foncé; souvent ces deux couleurs
sont meîees ensemble; le dessous du corps et des ailes
est d un gris-clair. Les ailes sont longues et composées
de deux parties unies par une articulation. Quand elles
sont étendues, leur envergure, d’une extrémité à l’autre
est de deux pieds huit pouces; la longueur, depuis la
pointe du bec jusqu’au bout de la queue, est de treize
pouces. Leurs pieds ont trois doigts, avec des ongles à
peine visibles, et ces doigts sont unis entre eux par une
membrane. Le quatrième doigt, en arrière, ne consiste
guere que dans un ongle. Les pieds et les membranes
sont de couleur plombée; lé bec est noir, pointu et
crocnu a son extrémité.
souvent le riz que les Japonois leur ont
vendu.
Les habitans des Kouriles soumises à la
souveraineté de la Russie se rasent généralement
la barbe; néanmoins ceux que nous
rencontrâmes à Itouroup, la portoiént dans
toute sa longueur; mais ce n’étoit qu’à l ’imitation
des Kouriles velus. Quand Alexis fut
établi à notre bord, il témoigna le désir de se
la faire raser; ce qui eut lieu à l ’instant. Je
lui fis donner aussi des hardes fournies par la
couronne, et portées auparavant par des matelots
que nous avions perdus.
Leshabitans de Schoumschou et de Paramou-
chir se servent, comme les Kamtschadales, de
traîneaux attelés avec des chiens ; ceux de Ra-
schaoua et d’Ouschissir n’en font pas d’usage ;
néanmoins quelques-uns ont des chiens pour
chasser le renard. Je n’ai pas fait mention de
cette espèce de chasse, parce qu’elle n’est pas
ordinaire, et qu’elle n’a lieu que dans l ’île de
Raschaoea. Les habitans d’Ôuschissir, où il
n’y a paade renards, vont chasser ces animaux
dans les autres îles ou ils n© peuvent pas
emmener de chiens avec eux. Dans ces deux
îles, on emploie des peaux de chiens pour
faire des manteaux d’hiver.