iv
navigateur russe y sont bien abrégées, et la relation
de M. Ricord qui a montré un dévouement
si louable pour délivrer ses compatriotes,
a été laissée de côté.
L on a eu soin de joindre à cette traduction la
Carte de 1 archipel des Kouriles, dressée sur les
observations de M. Golovnin et de ses officiers;
elle complétera nos connoissances sur cette
suite d’îles que les cartes de la Pérouse, de
Broughton et de Krusenstern avoient commencé
à tirer du vague et de l ’obscurité qui le
couvroient depuis les navigations des Hollan-
dois, vers le milieu du dix-septième siècle.
M. Golovnin renvoie, en plusieurs endroits
de sa relation, à l’ouvrage qu’il se propose de
publier sur le Japon pour décrire cet empire
en détail. Je n’ai pas voulu en attendre la publication
pour faire paroître mon travail. Mon
projet est aussi de traduire en françois cette
relation quand elle aura vu le jour. Le public
ouvrage fait suite à une collection intéressante que
l ’éditeur se propose de continuer.
l ’attendra sans doute avec impatience, car
M. Golovnin a, par ce qu’il a écrit, mis les Européens
à même de le regarder comme un
auteur judicieux et véridique. Son long séjour
à Matsmaï dans l’île d’Iéso, lui aura procuré
la facilité d’ajouter de nouveaux renseignemens
à ceux qu’il donne sur cette île, long-temps
objet de théories singulières parmi les géographes
, et sur laquelle deux morceaux de feu
M. Titsingh, insérés dans les Annales des
Voyages de M. Malte Brun (1) ont commencé
à répandre quelques lumières.
Malgré les maux queM. Golovnin eut d’abord
à souffrir des Japonois, il rend une justice éclatante
aux bonnes qualités de ce peuple dont il
fait le plus grand éloge. Il est en ce point d’accord
avec le plus ancien auteur qui nous ait
tracé leur portrait : l’apôtre dès Indes, Saint-
François X a v ie r , peint leur caractère sous le
jour le plus favorable (2), dans plusieurs de
(1) T . xxxv, p. i 45.
(2) Sancti Francisco Xaverii Eplgtolarum libri iv»
Lugduni, 1682. 1 vol. m-18, p. 179.