projets; il visita les Kouriles méridionales
au mois d’octobre (1).
Le capitaine Krusenstern, retournant du
Japon au Kamtsçhaka, se trouva près des
Kouriles dans les derniers jours de mai et au
commencement de juin i 8o5. Il passa de nouveau
entre ces îles dans la première moitié de
juillet, en faisant route pour la presqu’île Sa-
ghalien (Tchokct) ; et a la fin d’aout, a son retour.
N’ayant connu le résultat de cette partie
de son voyage que par les cartes de son atlas
qui m’étoient parvenues, j’ignorois quel temps
il avoit trouvé dans cet archipel.
Outre les renseignemens que me fournit
la relation de cet habile navigateur, et qui
me guidèrent dans mon entreprise, je m’occupai
aussi de trouver au Kamtschatka des
gens qui eussent fréquenté les parages que
j’avois ordre d’explorer ; j’interrogeai donc
ces hommes avec le plus grand, détail sur tous
les objets qui pouvoient ni intéresser. Mais
quelles lumières tirer d’êtres aussi ignorans
(1) Voyage de découvertes dans la partie septentrionale
de l’Océan Pacifique, par Broughton, traduit de
l ’anglois par J.-B.-B- Eyriès. Paris, chez Dentu, 2 vol.
in-8% 1807.
en navigation, et en général aussi bornés que
les Pope? et les chasseurs du Kamtschatka, qui
ne vontauxKouriles les plus voisines,avec les
employés du gouvernement, que pour exiger
le tribut ou djassak ? Tout ce qu’ils savent,
c’est qu’en été il y a de beaux jours; mais
quand arrivent ces beaux jours? Quelle est
leur durée, et sur quel point précis ont-ils
lieu? c’est ce dont ils ne peuvent nullement
rendre compte. Ce n’est qu’en traversant les
détroits, qu’ils sont”obligés d’observer l’état
et les variations des vents. Dès qu’ils sont
sur les îles Kouriles, ils ne s’embarrassent
nullement de l’atmosphère ni d’observatiQns
météorologiques; faire du butin et percevoir
le djassak, voilà leurs uniques occupations.
Un certain sous-pilote, Andreyeff, homme
assez entendu dans son état, et qui étoit allé,
dans les premiers jours de ju in , aux Kouriles,
sur un navire de la compagnie, avec
Ch vos toff , m’assura* qu’à cette époque le
temps y étoit beau.
Au mois de juin 1810, j’étois parti du
Kamtschatka pour l ’Amérique, d’où j ’étois
revenu en août et en septembre.jChaque fois,
nous eûmes souvent un temps couvert et bru-*
meuxj et l’horizon étoit presque continuelle-
T om .I . a