1792, le lieutenant Laxmann qui s’embarqua
sur le bâtiment de transport la Catherine,
commandé par le sturman Lovsoff. Laxmann
partit d’Ochotsk et attérit à la côte nord de
l i le Matsmaï où il passa l ’h iver dans le petit
port de Nemourt). L’été suivant, il entra,pour
Se Conformer aux désirs des Japonois, dans
le port de Chakodadé, situé à la côte sud de
lile-, sur le détroit de Sangar. Il alla par terre
à Matsmaï, éloigné de Chakodadé de trois
journées de route dans l ’ouest , et y entama
des négociations avec des plénipotentiaires
Venus de la capitale. Elles eurent pour résultat
la déclaration suivante de la part du
gouvernement japonois.
« Quoique, d’après les lois de l’empire, tout
étranger qui aborde sur les côtes du Japon,
ailleurs que dans le port .de Nangasaki, doive
être arrêté et condamné à une détention perpétuelle
; néanmoins la volonté de la loi ne
Sera pas appliquée aux Russes qui ne la con-
iioissoient pas, et q u i,.d e plus, ont ramené
des Japonois qu’ils avoient sauvés du naufrage,
et il leur sçra permis de retourner sans
obstacle dans leur pays , mais à la condition
qu’ils ne s’approcheron t d’aucun autre endroit
de la cote du Japon que de Nangasaki, quand
même des Japonais seroient encore jetés sur
les rivages de la Russie, car alors la loi seroit
exécutée entièrement suivant sa teneur.
Le gouvernement japonois remercie les
Russes d’avoir ramené ses sujets dans leur
patrie; néanmoins il déclare qu’ils peuvent
les y débarquer ou les ramener avec e u x ,
comme ils le jugeront à propos; car, d’après
les lois du Japon, on ne peut pas retenir ces
gens par force, puisqu’elles.posent en principe
que les hommes appartiennent au pays où le
destin les a jetes, ét où leur vie a été sauvée.
Le gouvernement japonois ne pou v o it ,
dirent ses agens, entamer des négociations relatives
à des relations commerciales, que dans le
port de Nangasaki destiné à cet effet. On délivra
donc à M. Laxmann un écrit portant qu’il
etoit permis a un bâtiment russe d’entrer dans
ce port, où il se trouveroit dés plénipotentiaires
japonois chargés de traiter cet objet
avec les Russes.
Laxmann revint a Ochotsk dans l’automne
de 1795 avec cette déclaration. Il se loua
beaucoup des maniérés amicales, et surtout
de là politesse des Japonois: il raconta que,
conformément à leurs usages, ils l’avoient
comblé de marques d’honneur; qu’ils avoient
défrayé les officiers et l’équipage du bâtiment