( i 9ô )
« des choses qu’ils n’ont pas pu emporter, a
<c aussi été un acte purement arbitraire. Les
cc deux Japonois ont profité de la liberté qu’on
cc leur avoit laissée à Ochotsk pour s’enfuir
a sur un bateau pendant la n u it, et l’on
cc ignore ce qu’ils sont devenus. Tous les ob-
cc jets enlevés aux Japonois ont été séquestrés
« par lé commandant d’Oehotsk et mis sous
« la garde des officiers de la couronne; mais
a n’étant pas allés à Okhotsk, nous ne savons
« pas ce que l ’on en a fait. Les deux bâtimens
cc ont été.arrêtés, et les deux commandans
cc mis en prison pour leur conduite répré-
cc hensible, ensuite ils ont trouvé l’occasion
cc de s’échapper; depuis, leur affaire a été
cc examinée, enfin ils ne sont plus aü nombre
« des vivans. »
Les Japonois voulurent savoir le nom de
ces officiers, et furent très-surpris quand ils
nous entendirent prononcer ceux de Chvos-
toffet de Davidoff. Ils nous demandèrent aussitôt
si c’étoient les mêmes o.fficiers connus
chez eux sous le nom de Nicolas-Sandreyetseh
( Nicolas Alexandrovitsch ) , et de Govrilo
ïyanotsch ( Gabriel Ivanovitsch ). Très-éton-
nés de ce'que les Japonois savoient leurs prénoms
et leurs surnoms, et ignoroient leurs
noms de famille, nous crûmes d’abord que
les deux chasseurs, qui, par crainte du châtiment
dont Chvostoff les avoit menacés, s’é -
toient enfuis chez les Japonois , à Itouroup ,
leur avoient appris ces prénoms et ces surnoms
; Cependant ils auroient p u , dans ce
cas , leur révéler aussi les noms de famille.
Nous connoissions bien les premiers, mais
nous ne voulûmes pas en convenir; nous nous
contentâmes donc de déclarer que ces deux
officiers ne nous étoient connus que sous les
noms de Chvostoff et de Davidoff. Nous appréhendions
en effet que les Japonois ne fussent
instruits de notre usage, de ne donner aux
personnes comme il faut et à ses connoissan-
sances que leurs noms de famille; s’ils eussent
appris que nous avions connu Chvostoff
et Davidoff, il n’y eût pas eu de fin à leurs
questions. Bien certainement, ils eussent
voulu savoir de qui ils étoient fils, par qui
ils avoient été élevés, quel âge ils avoient
quelle étoit leur qualité, leur train de vie , etc^
Pour nous debarrasser de ces questions ennuyeuses,
ou plutôt fatigantes, nous dîmes
que nous ne connoissions ces officiers que par
renommée. Les Japonois 11e rejettèrent pas
absolument notre déclaration; néanmoins