ion très-décidé que nous ne parlerions de ce!
objet qpe lo r g n e nous serions en état de
nous comprendre parfaitement les uns les
autres^
Alexis ne manquoit pas non plus d’occupation.
Les Japonois tirèrent de lui des ren-
seignemens sur les îles Kouriles, et lui en
firent souvent dresser des cartes. Alexis barbouilla
bien du papier, et remit aux Japonois
des matériaux pour le dépôt des cartes. Ils
nous dirent qu’une de leurs lois leur ordon—
noit de questionner sur tout ce qui leur passe
par la tête les étrangers qui viennent dans
leur pays, puis d’écrire et de conserver tout
ce que ceux-ci leur répondent, vrai ou faux;
parce qu’en comparant ces divers renseigne-
mens entre e u x , on pouvoit aisément distinguer
la vérité du mensonge, et tirer beaucoup
d’utilité de ces différens rapports.
Si nous nous informions des nouvelles de
la capitale qui pouvoient nous concerner,
les interprètes avoient coutume de répondre
qu’on n’en savoit rien encore. Ils nous assu-
-
rèrent plus d’une fois que notre affaire étoit
en bon train, et que nous avions tout sujet
d’espérer que l’issue en seroit heureuse. A u
mois de janvier (1812), Teské et ensuit«
Koumaddjero nous confièrent en secret que
le gouverneur avoit re çu l’orcfro de nous transférer
dans uue maison, où nous serions mieux
traités, ce qui s’effectueroit au jour du nouvel
an japonois. Déjà nos gardes nous avoient ap-^
pris cette nouvelle; néanmoins comme ils nous
pir îettoient souvent bien des choses qui ne
se réalisoient pas, nous crûmes que c’étoit
encore un leurre pour nous consoler ; cependant
nous ajoutâmes foi à nos interprètes, et
nous nous réjouîmes non pas de ce que l’on
alloit nous transférer dans une maison, mais
de ce que nous pouvions enfin espérer de revoir
notre patrie. Cette fois,la nouvelle année
des Japonois commençoitau i .erfévrier. Leurs
années étant lunaires, un treizième mois intercalé
au bout d’un certain nombre d’années,
pour suppléer à la différence des deux manières
de compter, fait coïncider, tous les dix-
neuf ans, le commencement de leur année
avec celui de l’année solaire. Nous attendîmes
donc le mois de février avec la plus grande
impatience.
Le gouverneur eut l’idée de nous donner
des habits neufs pour étrennes. I l nous fit
donc demander plusieurs fois de quelle couleur,
de quelle étoffe et de quelle forme noua