tout le temps qu’il avoit été mouillé clans
leurs ports ; qu’à son départ, ils l ’a voient
pourvu dfe vivres sans exiger de paiement, et
quils lui avoient fait plusieurs présens. Il
Me se plaignoit que d’üne chose, e’est que
les Japon ois, stricts observateurs de leurs lois,
n ’avoient pas permis aux Russes de se promener
dans là ville, et les avoient tenus sous
"une surveillance continuelle. J’ignore pourquoi
1 impératrice, aussitôt après le retour de
Laxmann, ne donna pas l’ordre d’expédier un
bâtiment pour Nangasaki; il est vraisemblable
que les dérangemèns survenus en Europe, par
suite de la révolution françoise, en ont été la
cause (1).
En i 8o5, l ’empereur, actuellement régnant,
envoya au Japon le chambellan Resanoff.
La relation du Voyage du capitaine
Krusênstern a fait connoître le résultat de
cette ambassade ; j ’étois aussi instruit de ce
qu’elle contient sur ce pointy car j ’âvois reçu
le premier volume du Voyage avant mon départ
du Kamtschatka. Je savois que la déclaration
remise par le gouvernement japonois
à Resanoff portoit qu’aucun bâtiment russe
(i) La relation de Laxmann se trouve à la fin de la
traduction du voyage de Broughton citée plus haut.
ne devoit s’approcher des côtes de l’empire ,
e t que , dans le cas où ses sujets seroient de
nouveau jetés sur les côtes de la Russie, ils
devoient être-renvoyés, non sur desbâtimens
russes, mais sur des bâtimens hollandois.
Après son retour au Kamtschatka, Resanoff se
rendit en Amérique sur un vaissëau de la
compagnie que commandoit le lieutenant
Chvostoff. Il alla ensuite avec lui à Ochotsk,
et prit sa route pour Saint-Pétersbourg par la
Sibérie; mais il tomba malade et mourut en
chemin. Chvostoff remit en nier," et attaqua
les villages japonois qui se trouvoient dans
lés Kouriles. On peut lire les détails de cette
expédition dans la préface que le vice-amiral
Schischtoff a mise en tête du Voyage de
Chvostoff et Davidoff. Si M. Resanoff et
Chvostoff existaient encore, nous obtiendrions,
sans doute, plus de lumières sur la
campagne de ce dernier; mais il faut s’en
tenir à l’ancienne règle, de ne parler des
morts qu’en bien. Au reste, j ’ai appris que
notre gouvernement avoit désapprouvé lacon-
düite de cet officier (î).
(l) M. Golovnin montre ici une discrétion digne
d’éloges ; .mais, la plupart des lecteurs connoissant peu
les événemens dont il parle si brièvement, nous avons