que dans deux mois : durant cet intervalle,
nos bâtimens pou voient arriver; et, comme
les Japonois ne leur préparoient pas une réception
très-amicale, il étoit extrêmement
vraisemblable qu’ils ne supporteroient pas
une telle offense avec patience, et qu’ils y
répondraient par des actes d’hostilité. Nous
apprîmes aussi de Teské que le nouveau
gouverneur devoit apporter le papier que
Chvostoff avoit envoyé aux Japonois, et dont
on nous avoit fait un mystère. En attendant
qu’il arri\ât, l’on nous accabloit sans cesse de
nouvelles questions sur toutes sortes d’objets;
elles étoient dues aux suggestions de Mamia-
Rin so , q u i, selon l’assurance de Teské, étoit
devenu notre ennemi implacable. Il soutenoit
devant le gouverneur, et avoit même avancé
dans un mémoire envoyé à la capitale, que
dans son opinion nous trompions les Japo-^
nois, et que nous étions arrivés sur leurs côtes
non par hasard, mais à dessein et comme espions.
Les preuves qu’il alléguoit à l’appui de
son assertion ne nous étoient pas connues,
et celles que Teské nous rapporta étoient
frivoles et ridicules à l’excès : par exemple, il
lu i sembloit très-douteux que nous eussions
une lettre de crédit de 5ooo piastres, payable
à Canton par un négociant anglois. Quel
motif, disoit-il, pouvoit engager cet Anglois
à donner cet argent à nous étrangers; on doit
toujours en avoir avec soi. I l nous demanda
en conséquence comment s’appeloit ce négociant,
s’il avoit été en Russie, s’il parloit
russe, etc. Au reste, Teské avouoit qu e ,
quoique tous les efforts de Mamia-Rinso pour
détruire dans l’esprit du bounio la bonne
opinion qu’il avoit de nous eussent échoue,
néanmoins ses observations pou\ oient produire
un grand effet dans la capitale ; car non
seulement le gouvernement, mais aussi le
public, étoit extrêmement prévenu contre
nous. is
Cependant les interprètes continu oient a
apprendre le russe, et à mettre par écrit les
renseignemens et les notions qu ils recueil—
loient. Souvent ils parloient des savans qui
dévoient arriver avecle nouveau gouverneur,
simplement pour s’entretenir avec nous d’objets
scientifiques, et se mettre au fait du contenu
de nos livres. Ces savans appartiennent
à un établissement qui existe dans la capitale
de l’empire japonois et qui ressemble à nos
universités ou a nos académies. Ses membres
s’occupent de l'étude des sciences et les en—