cru devoir donner à cette espèce de cartilagineux le
nom de raiefabronienne, qui exprimera notre recon-
noissance. L’individu qui fait partie de la collection
de Florence, a quatre mètres, ou environ, d’envergure,
c’est-à-dire, depuis la pointe d’une nageoire pectorale
jusqu’à celle de l’autre nageoire latérale. L’espace compris
entre le bout du museau et l’origine de la queue
est à peu près de deux mètres. L’envergure est donc
plus que double de la longueur du corps proprement
d it, tandis que ces deux dimensions sont égales dans
la mobular *, celle de toutes les raies avec laquelle on
pourroit être le plus tenté de confondre la fabronienne.'
Chaque nageoire pectorale est d’ailleurs très-étroite,
et la base du triangle que présente sa surface, au lieu
de s’étendre depuis la tête jusqu’au commencement de
la queue, ainsi que sur la mobular, ne s’étend que
jusque vers le milieu de la longueur du corps. Le bord,
antérieur de chaque nageoire latérale est d’ailleurs
convexe, et le bord postérieur concave ; ce qui est différent
de ce qu’on voit dans la mobular, où le bord de
devant et le bord de derrière de la nageoire pectorale
présentent l’un et l’autre une convexité auprès du corps,
et une concavité auprès de la pointe de la nageoire;
Lorsqu’on regarde la fabronienne par-dessous, on
apperçoit deux nageoires ventrales et deux portions de
la nageoire de l’anus; lorsque la mobular est également
vue par-dessous, les nageoires ventrales cachent une
portion des nageoires pectorales, et on ne distingue
pas de nageoire de l’anus.
La queue ayant été tronquée, par un accident particulier,
dans l’individu dé la collection de Toscane,
nous ne pouvons rien dire sur la forme de cette partie
dans la raie fabronienne.
Mais ce qui mérite particulièrement l’attention des
naturalistes, c’est que le devant de la tête de la fabronienne
est garni, comme le devant de la tête de la
mobular et de la manatia , de deux appendices longs,
étroits et mobiles, qui prennent naissance auprès des
orbites des yeux, et que l’on a comparés à des cornes.’
Chacun de ces appendices a quarante-cinq centimètres,
ou environ, de longueur, à compter de l’orbite, et par
conséquent à peu près le quart de la longueur du
corps et de la tète considérés ensemble ; il est donc
beaucoup plus court, à proportion des autres parties de
l’animal, que les appendices de la mobular, lesquels
ont de longueur près du tiers de celle de la tête et du
corps réunis.
D après le dessin qui m’a été remis, et une note écrite
sur ce même dessin, les deux appendices de~la fabronienne
sont deux espèces d'ailerons ou de nageoires
composés de plusieurs portions cartilagineuses réunies
par des membranes ou d’autres parties molles, organisés
de manière a pouvoir se déployer comme un