cadre que nous mettons seus les jeux de nos lecteurs,
ce que présentent de plus remarquable les formes et
les habitudes de ce poisson.
Ce blennie a été découvert auprès des rivages, et
particulièrement des récifs de la Nouvelle-Bretagne,
dans la mer du Sud. Il J a été observé en juillet 1768
( vieux style), lors du célèbre voyage de notre confrère
Bougainville. Commerson l’y a vu se montrer
par centaines, fl est très-petit, puisque sa longueur
totale n’est ordinairement que de soixante-six millimètres
, sa plus grande largeur de cinq, et sa plus
grande hauteur de huit.
Il s’élance avec agilité, glisse avec vitesse, ou , pour
mieux dire, et pour me servir de l ’expression de Commerson,
vole sur la surface des eaux salées ; il préfère
les rochers les plus exposés à être battus par les vagues
agitées, et là, bondissant, sautant., resautant, allant,
revenant avec rapidité, il se dérobe en un clin d’oeil
à.l’ennemi qui se crojoit près de le saisir, et qui ne peut
le prendre que très-difficilement.
Il a reçu un instrument très-propre à lui donner cette
grande mobilité. Ses nageoires pectorales ont une surface
très - étendue, relativement 'à son volume; elles
représentent une sorte de disque lorsqu’elles sont déployées;
et leur longueur, de douze millimètres, fait
que, lorsqu’elles sont couchées le long du corps, elles
atteignent à très-peu près jusqu’à l’anus. Ce rapport
de forme avec des pégases, des scorpènes, des trigles,
des exocets, et d’autres poissons volans, devoit lui en
donner aussi un dhabitude avec ces mêmes animaux,
et le douer de la faculté de s’élancer avec plus ou moins
de force.
La couleur du blennie sauteur est d’un brun rayé de
noir, qui se change souvent en bleu clair rayé ou non
l’ayé, apres la mort du poisson.
On a pu juger aisément , d’après les dimensions que
nous avons rapportées, de la forme très-alongée du
sauteur; mais de plus, il est assez comprimé par les
cotés pour ressembler un peu à une lame.
La mâchoire supérieure étant plus longue que l’inférieure
, l’ouverture de la bouche se trouve placée au-
dessous du museau.
Les yeux sont situés très-près du sommet de la tête,
gros, ronds, saillans, brillans par leur iris, qui a la couleur
et 1 éclat de 1 or; et auprès de ces organes, on voit
sur 1 occiput une crête ou un appendice ferme, cartilagineux,
non composé de rayons, parsemé de points,
long de quatre millimètres ou environ, arrondi dans
son contour, et élevé non pas transversalement, comme
celui de la coquillade, mais longitudinalement.
Deux lames composent chaque opercule branchial.
La peau du sauteur est enduite d’une mucosité très-
onctueuse.
Commerson dit qu’on n’apperçoit pas d’autre ligne
latérale que celle qui indique l’intervalle longitudinal
TOME II.