première fois à Londres par Walsh, Pringle et Magellan.
Il a suffi à Walsh, pour les obtenir, de composer
une partie de la.chaîne destinée à être parcourue par
la force torporifique, de deux lames de métal, isolées
sur un carreau de "verre, et assez rapprochées pour ne
laisser entre elles qu’un très-petit intervalle ; et on a
distingué avec facilité ces lueurs, lorsque l’ensemble
de l’appareil s’est trouvé placé dans une chambre entièrement
dénuée de toute autre lumière. On obtient une
lueur semblable, lorsqu’on substitue une grande torpille
à un gymnote électrique, ainsi que l’a appris
Galvani dans un mémoire que nous avons déjà cité*;
mais elle est plus foible que le petit éclair dû à la puissance
du gjmnote, et l’on doit presque toujours avoir
besoin d’un microscope dirigé vers le petit intervalle
dans lequel on l’attend, pour la distinguer sans erreur.
Au reste, pour voir bien nettement comment le
gjmnote électrique donne naissance et à de petites
étincelles et à de vives commotions, formons-nous
de ces organes engourdissans la véritable idée que
nous devons en avoir.
On peut supposer qu’un grand assemblage de membranes
horizontales ou verticales est un composé de
substances presque aussi peu capables de transmettre
la force électrique que le verre et les autres matières
auxquelles on a donné le nom à’idioélectric/ues, ou de
y Discours sur la nature des poissons.
non conductrices, et dont on se sert pour former ces
vases foudrojans appelés bouteilles de Leyde, ou ces
carreaux aussi fulminans, dont nous avons déjà parlé
plus d’une fois. Il faut considérer les quatre organes
du gjmnote comme nous avons considéré les deux
organes de la torpille : il faut voir dans ces instrumenâ
une suite nombreuse de petits carreaux de la nature
des carreaux foudrojans, une batterie composée d’une
quantité extrêmement considérable de pièces en quelque
sorte électriques. Et comme la force d’une batterie
de cette sorte doit s’évaluer par l’étendue plus ou
moins grande de la surface des carreaux ou des vases
qui la forment, j ’ai calculé quelle pourroit être la
grandeur d’un ensemble que l’on supposeroit produit
par les surfaces réunies de toutes les membranes verticales
et horizontales que renferment les quatre organes
torporifiques d’un gjmnote long de treize décimètres,
en ne comptant cependant pour chaque membrane que
la surface d’un des grands côtés de cette cloison : j’ai
trouvé que cet ensemble présenteroit une étendue au
moins de treize mètres carrés:, c’est-à-dire, à très-peu
près, de cent vingt-trois pieds également carrés. Si l’on
se rappelle maintenant que nous avons cru expliquer
d’une manière très-satisfaisante la puissance de faire
éprouver de fortes commotions qu’a reçue la torpille ,
en montrant que les surfaces des diverses portions de
ses deux organes électriques pouvoient égaler par leur
réunion cinquante - huit pieds carrés, et si l’on se