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tendre et agréable. Les pièces qui composent la couverture
supérieure du cuirassé et du sumpit, sont
remplacées sur le centrisque bécasse par des écailles
dures, pointues, et placées les unes au-dessus des
autres ; mais on voit un piquant à l’extrémité du dos
de ce cartilagineux, comme sur celui des poissons de
son genre qui sont déjà connus. Cet aiguillon très-
fort, dentelé des deux côtés, et mobile de manière à
pouvoir être couché dans une fossette, est le premier
rayon de la nageoire dorsale antérieure, dans laquelle
on compte quatre rayons en tout; la seconde nageoire
dorsale est composée de dix-sept rayons *. L’extrémité
du long museau du poisson que nous décrivons, est
un peu relevée, et présente l’ouverture de la bouche,
que l’animal peut fermer à volonté par le moyen d’un
opercule attaché au bout de la mâchoire inférieure.
C’est la grande prolongation de ce museau, et la forme
assez ténue de cette sorte de tuyau , qui ont fait comparer
le cartilagineux dont nous nous occupons, tantôt
à une bécasse, et tantôt à l’un des quadrupèdes les
plus éloignés de ce poisson par les divers traits de
leur conformation, ainsi que par l’énormité de leur
taille, à l’éléphant, dont le nez s’étend cependant en
* A la membrane des branchies 3 rayons.
h chaque nageoire pectorale 17
à chaque nageoire inférieure 5
à celle de l’anus 18
à celle de la queue , qui est arrondie, 9
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une trompe bien différente, dans son organisation, du
museau d’un centrisque. La figure de ce même museau
a fait aussi donner le nom de soufflet à la bécasse, dont
on s’est beaucoup occupé, parce que ce poisson a une
chair délicate. Le premier rayon des nageoires pectorales
de ce centrisque est très-long, les nageoires inférieures
sont très-petites ; et l'animal peut les cacher
aisément dans un sillon osseux.