C e gobie, dont nous avons vu la description dans les
manuscrits de Commerson, que Buffon nous a remis
îl j a plus de douze ans, est à peu près de la taille d’un
grand nombre de poissons de son genre. Sa longueur
n’égale pas deux décimètres , et sa largeur est de trois
ou quatre centimètres. Il présente sur toutes les parties
de son corps une couleur noire , que quelques reflets
bleuâtres ou verdâtres ne font paroître que plus foncée,
et qui ne s’éclaircit un peu et ne tend vers une
teinte blanchâtre, ou plutôt livide, que sur une portion
de sou ventre. Les écailles qui le revetent sont tres-
petites, mais relevées par une arêtè longitudinale ; sa
tête paroît comme gonflée des deux côtés. Sa mâchoire
supérieure, susceptible de mouvemens dextension et
de contraction, dépasse et embrasse l’inférieure : on les
eroiroit toutes les deux garnies de petits grains plutôt
.que de véritables dents. La langue est courte, et attachée
dans presque tout son contour. L’intervalle qui
sépare les jeux l’un de l’autre, est à peine égal au diamètre
de l’un de ces organes. Commerson a remarqué
avec attention deux tubercules placés à la base de la
* Gobius niger.
Gobio totns niger, radiis pinnæ dorsi prions sex , posteriore remotissimof
;yillo notabili ad anum. Manuscrite de Commerson, déjà cités.
h i s t o i r e n a t u r e l l e . 5 6 9
. membrane branchiale, et qu’on ne pouvoit voir qu’en
soulevant l’operculé..Il a vu aussi au-delà de l’ouverture
de l’anus, laquelle est à une distance presque égale de
a gorge et de la nageoire de la queue, un appendice
semblable à celui que nous avons indiqué en décrivant
plusieurs autres gobies, et qu’il a comparé à un barbillon
ou petit filament
Le gobie noir habite dans la portion du grand Océan
nommée, par notre confrère Fleurieu,£/Wgolfe des
Indes \ Il s’j tient à l’embouchure des petites rivières
qui se déchargent dans la mer : il préfère celles dont le
fond est vaseux. Sa chair est d’une saveur très-agréable,
et d’ailleurs d’une qualité si saine, qu’on ne balance
pas a la donner pour nourriture aux convalescens
et aux malades que l ’on ne réduit pas à une diète
rigoureuse.
f A la membrane des branchies ^ rayons,
à la première nageoire du dos £
à la seconde
„ i r
a chacune des pectorales
aux thoracines n 20 a celle de l ’anus
A nnIL J 1 1 à celle de la queue, qui est un peu arrondie, i5
î Nouvelle Nomenclature hydrographique, déjà citée.
TOME M