par d’autres caractères. Chaque nageoire pectorale i
plus longue que le corps proprement dit, est plus
étroite encore dans la plus grande partie de son étendue
et relativement aux différentes dimensions des
autres parties de l’animal, que les nageoires pectorales
de la fabronienne ; elle représente un triangle isoscèle,
dont la base repose sur un des côtés du corps à une
distance à peu près égale de la tête et de la queue, et
dont le sommet est aussi à peu près également éloigné
de la queue et de la tête» ! ‘ 8
Les je u x , au lieu d’être situés sur les côtés de la tête,
comme dans la fabronienne, la manatia et la mobular,
sont placés sur la surface supérieure de cette partie de
la raie. On voit trois tacheslongues, étroites, longitudinales
, inégales et irrégulières, derrière les Jeux •
trois autres semblables auprès de l’origine de la queue,
et deux autres également semblables auprès de la base
de chaque nageoire pectorale.
Le chevalier Banks dit dans sa note manuscrite, que
le dessin de l’animal lui est parvenu des Indes orientales,
que les marins donnent à cette raie le nom de
diable de mer, et qu’elle parvient à un volume si considérable,
qu’un individu de la même espèce, pris sur
les côtes de la Barbade, n’a pu être tiré à terre que par
le mojen de sept paires de boeufs. C’est la réunion d’une
grandeur peu commune , d’une force analogue, et
d’une tête en apparence cornue, qui aura fait nommer
Ja banksienne diable de mer, aussi-bien que la mobular.
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Au reste, il paroit que la manatia et la banksienne
n’ont encore été observées que dans les mers chaudes
de l’ancien ou du nouveau continent, pendant qu’on
a pêché la mobular et la fabronienne près des rivages
septentrionaux de la mer Méditerranée.
Dans le dessin envojé par le chevalier Banks , on voit
un barbillon, ou très-long filament, à l’extrémité de
chacun des appendices de la tète ; on a même représenté
un petit poisson embarrassé et retenu par la raie
au milieu de plusieurs contours de l’un de ces filamens.
Mais Banks pense que ces barbillons déliés n’ont jamais
existé que dans la tête du dessinateur. Nous partageons
d’autant plus l’opinion de ce savant, que le dessin qu’il
a envojé au phjsicien Fabroni n’a pas été fait sur l’animal
tiré à terre et observé avec facilité, mais sur ce
poisson nageant encore auprès de la surface de la mer ;
et voilà pourquoi nous avons désiré qu’on retranchât ces
filamens dans la copie de ce dessin que nous avons fait
faire ; voilà pourquoi encore nous n’avons choisi, pour
désigner cette espèce, que des caractères sur lesquels il
est impossible à un oeil un peu attentif de se méprendre
même au travers d’une couche d’eau assez épaisse, et
sur-tout quand il s’agit d’un poisson en quelque sorte
gigantesque. Quoi qu’il en soit, si des observations
exactes infirment ce que l’on doit être porté à conclure
de l’inspection du dessin transmis par Banks à Fabroni,
il sera très-aisé, d’après ce que nous avonsdit au sujet
de la mobular, de la manatia et de la fabronienne,