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exemple , en rapportant une observation très-intéressante
qui nous a été transmise au sujet des merlans
que l’on trouve sur lès côtes du département de la Seine-
Inférieure, par un naturaliste habile et très-zélé, le
citojen Noël, de Rouen, que j’ai déjà eu occasion de
citer dans cet ouvrage.
Cet ichthyoiogiste m’a écrit * qu’on appercevoit une
assez grande différence entre les.merlans que l’on prend
sur les fonds voisins d’Yport et des Dalles , près de Fé-
camp, et ceux que l’on pêche depuis la pointe de l’Aillj
jusqu’au Tréport et au-delà. Les merlans d’Yport et
des Dalles sont plus courts ; leur ventre est plus .large,
leur tête plus grosse, leur museau moins aigu ; la ligne
que décrit leur dos, légèrement courbée en dedans,
au lieu d’être droite; la couleur des parties Voisines
du museau et de'la nageoire de la queue, plus brunâtre
; la chair plus ferme, plus agréable et plus
recherchée.
Le citojen Noël pense, avec raison5 qu’on doit attribuer
cette diversité dans les qualités de-la chair, ainsi
que dans les nuances; et les formes extérieures, à la
nature des fonds au-dessus desquels les merlans habitent,
et par conséquent à celle des ali me 11s qu’ils
trouvent à leur portée. Auprès d’Yport et de Fécamp,
les fonds sont presque tous de roche, tandis-que ceux
des eaux de l’Aillj, de Dieppe et de Tréport, sont
Lettre du citoyen Noël au citoyen Lacepëde j du 21 brumaire an 7.
presque tous de vase ou de gravier. En général, ]e
citojen Noël pense que le merlan est plus petit et plus
délicat sur les bas-fonds très-voisins des rivages, que
sur les bancs que l ’on trouve à de .grandes distances
des côtes.