vertébrale est détournée de sa direction, et fléchie,
pour ainsi dire, en en-bas, par la partie postérieure de
la cuirasse qui la recouvre *.
Les différentes formes remarquables que nous venons
de décrire, attirent d’ailleurs l’attention par la beauté
et la richesse des couleurs qu’elles présentent : le dos
est d’un brun doré brillant, quoique foncé ; les côtés
sont argentés et jaunes ; le dessous du corps est rouge
avec des raies transversales blanches ; et presque toutes
les nageoires sont jaunâtres.
Le poisson qui montre cet éclatant assortiment de
plusieurs nuances, vit, comme les pégases, de petits
vers marins, et des débris de corps organisés qu’il peut
trouver dans la vase ; mais bien loin de jouir, ainsi que
les pégases, de la faculté de s’élancer avec force au
dessus de la surface de l’eau, il est réduit,par la petitesse
de ses nageoires et la roideur d’une grande
partie de son corps, à n’exécuter que des mouvemens
peu rapides. Il habite dans les mers de l’Inde, ainsi que
l ’espèce dont nous allons parler.
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A la première nageoire,du dos 3 rayons.
à la seconde i 1
à chaque nageoire pectorale i l
à la ventrale 5
à celle de l ’anus î â
à celle de la queue, qui est rectiligne, 12.
LE CENTRISQUE SUMPIT \
C e poisson est très-petit; il ne parvient ordinairement
qu a la longueur de cinq ou six centimètres : sa
parure est élégante ; leclat de l’argent brille sur les
côtés de son corps, et se change sur sa partie supérieure
en une sorte de couleur d’or un peu pâle, que
relèvent quelques raies de différentes couleurs et
placées obliquement. On ne voit sur son dos qu’une
cuirasse assez courte, en comparaison de celle qui
garantit l’espèce de centrisque que nous avons déjà
décrite; et c’est parce que cette arme défensive ne
s’étend pas jusqu’à l’extrémité de la queue, que Pallas,
auquel nous devons la connoissance de cet animal, l’a
désigné par l'épithète d'armé à la légère. Cette armure
moins étendue lui donne d’ailleurs des mouvemens
plus libres, qui s’allient fort bien avec l’agrément des
couleurs dont il est peint. Au reste, cette couverture
se termine en pointe, et se réunit, pour ainsi dire, à
une sorte de piquant couché en arrière, un peu mobile,
très-aigu, dentelé, creusé par-dessous, et placé
* Centriscus sumpit.
Centriscus velitaris. L in n é , é d it. de G m e lin.
Pallas-, S p ic il. zo o lo g . 8 , p . 36, tab . 4 , fig , 8.
Centrisque sumpit. D a u b e n to n , E n cyclopé die méthodique,
là. Bonnaterrej planches de l’Encyclopédie méthodique.