par le Groenland et par l’Islande, de l’autre par la
Norvège , les côtes du Danemarck, de l’Allemagne, de
la Hollande, de l’est et du nord delà Grande-Bretagne|
ainsi que:des isles Orcades; il comprend les endroits
désignés par les noms de Dogger-bank, TV"ll-bank , et
Cromer; et on peut y rapporter les petits lacs d’eau salée
des isles de l’ouest de l’Écosse, où des troupes considérables
de grandes morues attirent, principalement
vers Garelocli, les pêcheurs desOrcades, de Peterhead,
de Portsoy , de Firth et de Murray.
Le second espace, moins anciennement connu, mais-
plus célèbre parmi les marins, renferme les plages voisines
de la Nouvelle-Angleterre , du cap Breton, de la
Nouvelle-Écosse, et sur-tout de l’isle de Terre-Neuve r
auprès de laquelle est ce fameux banc de sable désigné
par le nom de Grand Banc, qui après de cinquante
myriamètres de longueur sur trente ou environ de largeur,
au-dessus duquel on trouve depuis vingt jusqu’à
cent mètres d’eau, et près duquel les morues forment
des légions très - nombreuses, parce qu’elles y rencontrent
en très-grande abondance les harengs et les
autres animaux marins dont elles aiment à se nourrir.
, Lorsque, dans ces deux immenses portions de mer,
le besoin de se débarrasser de la laite ou des oeufs, ou la
nécessité de pourvoir à leur subsistance, chassent les-
morues vers les côtes, c’est principalement près des
rives et des bancs couverts de crabes ou de moules
quelles se rassemblent ; et elles déposent souvent
leurs oeufs sur des -fonds rudes au milieu des rochers.
Ce temps du frai qui entraîne les morues vers les
rivages, est très-variable , suivant les contrées qu’elles
habitent , et 1 époque à laquelle le printemps ou l’été
commence à régner dans ces mêmes contrées. Communément
c’est vers le mois de pluviôse que ce frai a
lieu auprès de la Norvège, du Danemarck, de l’Angleterre
, de l’Ecosse, etc. : mais comme l’islè de Terre-
Neuve appartient à l’Amérique septentrionale, et par
conséquent à un continent beaucoup plus froid que
l’ancien, l’époque de la ponte et de la fécondation des
oeufs y est reculée jusqu’en germinal.
Il est évident, d apres tout ce que nous venons de
dire, que cette époque du frai est celle que l’on a dû
choisir pour celle de la pêche. Il y a donc eu diversité
de temps pour cette grande opération de la recherche
des morues, selon le lieu où on a désiré de les prendre;
et de plus , ily a eu différence dans les moyens de parvenir
à les saisir , suivant les nations qui se sont occupées
de leur poursuite : mais depuis plusieurs siècles
les peuples industrieux et marins de l’Europe ont senti
1 importance de la pêche des morues, et s’y sont livrés
avec ardeur. Dès le quatorzième siècle , les Anglois et
les habitans d Amsterdam ont entrepris cette pêche,
pour laquelle les Islandois , les Norvégiens , les François
et les Espagnols ont rivalisé avec eux plus ou moins
heureusement ; et vers le commencement du seizième,
les François ont envoyé sur le grand banc dé Terre