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organes sont écartés l’un de l’autre dans leur partie
inférieure, et qui tient, par le côté opposé, à la peau de
l’animal.
De plus, cette disposition générale est telle, que
lorsqu’on ènlève la peau de l’une des faces latérales
de la queue du gymnote, on voit facilement le grand
organe, tandis que, pour appercevoir le petit qui est
au-dessous, il faut ôter les muscles latéraux qui accompagnent
la longue nageoire de l’anus.
Mais quelle est la composition intérieure de chacun
de ces quatre organes grands ou petits?
L’intérieur de chacun de ces instrumens, en quelque
sorte électriques, présente un grand nombre de séparations
horizontales, coupées presque à angles droits
par d’autres séparations à peu près verticales.
Les premières séparations sont non seulement horizontales
, mais situées dans le sens de la longueur du;
poisson, et parallèles les unes aux autres. Leur largeur
est égale à celle de l’organe, et par conséquent, dans
beaucoup d’endroits, à la moitié de la largeur de l’animal
, ou environ. Elles ont des longueurs inégales.
Les plus voisinessdu bord supérieur sont aussi longues
pu presque aussi longues que l’organe; les inférieures
se terminent plus près de leur origine; et l’organe finit,
vers l’extrémité de la queue, par un bout trop aminci
pour qu’on puisse voir s’il y est encore composé de plus
d’une de ces séparations longitudinales.
Çes membranes horizontales sont éloignées l’une de
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l’autre, du côté de la peau, par un intervalle qui est
ordinairement de près d’un millimètre ; du côté de
l’intérieur du corps, on les voit plus rapprochées, et
même, dans plusieurs points, réunies deux à deux; et
elles sont comme onduleuses dans les petits organes.
Hunter en a compté'trente-quatre dans un des deux
grands organes d’un gymnote de sept décimètres , ou
à peu près, de longueur, et quatorze dans un des petits
organes du même individu.
Les séparations verticales qui coupent à angles droits
les membranes longitudinales, sont membraneuses,
unies, minces, et si serrées l’une contre l’autre, quelles
paroissent se toucher. Hunter en a vu environ deux
cent quarante dans une longueur de vingt-cinq millimètres,
ou à peu près.
C’est avec ce quadruple et très-grand appareil dans
lequel les surfaces ont été multipliées avec tant de
profusion, que le gymnote parvient à donner des ébran-
lemens violens, et à produire le phénomène qui établit
le second des deux principaux rapports par lesquels
sa vertu engourdissante se rapproche de la force électrique.
Ce phénomène consiste dans des étincelles
entièrement semblables à celles que l’on doit à l’électricité.
On les voit, comme dans un grand nombre d’expériences
électriques proprement dites, paroître dans
les petits intervalles qui séparent les diverses portions
de la chaîne le long de laquelle on fait circuler la force
engourdissante.. Ces étincelles ont été vues pour la