de jaune et de brun; et le blanc règne sur sa partie
inférieure.
Au lieu d’habiter dans les profondeurs de l’Océan
ou près des rivages de la mer, comme la plupart des
osseux apodes ou jugulaires, et particulièrement comme
tous les autres gades connus jusqu’à présent, elle passe
sa vie dans les lacs, dans les rivières, au milieu de l’eau
douce, à de très-grandes distances de l’Océan; et ce
nouveau rapport avec l’anguille n’est pas peu remarquable.
On la trouve dans un très-grand nombre de contrées,'
non seulement en Europe et dans les pajs les plus septentrionaux
de cette partie du monde, mais encore dans
l ’Asie boréale et dans les Indes.
Elle préfère, le plus, souvent, les eaux les plus claires;
«t afin qu’indépendamment de sa légéreté , les animaux
dont elle fait sa proie puissent plus difficilement
se soustraire à sa poursuite, elle s j cache dans des creux
ou sous des pierres.; elle cherche à attirer ses petites
■ victimes par l’agitation du barbillon ou des barbillons
qui garnissent le bout de sa mâchoire inférieure, et
qui ressemblent à de petits vers : elle y demeure patiemment
en embuscade., ouvrant presque toujours
sa bouche, qui est assez grande, et dont les mâchoires
, hérissées de sept rangées de dents aiguës,
peuvent aisément*retenir‘les insectes aquatiques et les
■ jeunes poissons dont elle se nourrit *.
* Jl y a auprès -du pylore, 3g ou 40 appendices intestinaux.
On a écrit que, dans quelques circonstances, la lote
étoit vijyçrc, c est—a—dire que les ceufs de cette espèce
de gade éclosoient quelquefois dans le ventre même de
la rnere, et par conséquent avant d avoir été pondus.
Cette manière de venir à la lumière n’a été observée-
dans les poissons osseux que lorsque ces animaux ont
réuni un Torps alongé, délié et serpentiforme, à une-
grande abondance d’humeur visqueuse, comme la lote.
Au reste, elle supposeroit dans ce gade un véritable
accouplement du mâle et de la femelle, et lui don-
neroit une nouvelle conformité avec l’anguille, les
blennies et les silures.
La lote croit beaucoup plus vite que plusieurs autres
osseux; elle parvient jusqu’à la longueur d’un mètre,
et le citoyen Valmont-Bomare en a vu une qu’on avoit
apportée du Danube à Chantilly, et qui étoit longue de
plus de douze décimètres.
Sa chair est blanche, agréable au goût, facile à cuire;
son foie , qui est très-volumineux, est regardé comme
un mets délicat. Sa vessie natatoire est très-grande,
souvent égale en longueur au tiers de la longueur totale
de 1 animal, un peu rétrécie dans son milieu, terminée
par deux prolongations dans sa partie antérieure,
formée d’une membrane qui n’est qu’une continuation
du péritoine-, attachée par conséquent à l’épine du dos,
de manière à ne pouvoir pas en être séparée entière, et
employée dans quelques pays à faire de la colle, comme
là vessie à gaz de l’acipensère huso.