LE SYNGNATHE HIPPOCAMPE1,
E T
LE SYNGNATHE. DEUX-PIQUANS I
Q uel contraste que celui des deux images rappelées
par ce . mot hippocampe, qui désigne eu même temps
1 Cavallo ffiawney en-Italie.
Syngnathus hippocampus#, Linné , édition A e Gmelin. , n
Brunn. pisc. Massil. n. ig.
Mull.prodrom. Zool, danic. n . 327»
Syngnathus (porpore quadr^ngujo, p.imiâ çaudae earens. A r ted i, gen, i y
syn. 1^
Blûchyp'L 1,09* fîg i 3, . ... ’
Cheval marin, hippocampe. Daubenton], Encyclopédie méthodique.
Id. Bonnaterrej planches de VEncyclopédie méthodique.
Gronov. ZoopTi. n.’ ï jç * <
Brown. Jamaic. p. 441, n. 1.
Crayracion corpore circumflexo, etc. K le in , miss* pisc. 3, p. 23, n, 32*
u/Elian, lib. 14, c. 14*
Cheval marin. Rondelet, des Insectes et Z o o p h y te s , chap. 9.
Gesner, Aquat. p. 414.
W illu g h b y , Ich th . p. 1,57, tab. J, 25, jig- 2> et 4.
Raj. p is c .p . 45, 46, n. 1 ,4 .
Hippocampus æquivoca. Aldrov. pisc.^p. 716.
Cheval marin. B e llon , Aquat. p . 444.
Geel zeepaardje. Valent. Mus. p. 338, n. i 3o.
Syngnathus hippocampus, le cheval marin. A pp endix du Voyage à la
nouvelle Galles méridionale, par Jean W h ite , premier chirurgien de Vexpédition
commandée par le capitaine Philipp.— pl. bo^fig. 2.
Syngnathus hippocampus. Commerson, manuscrits déjà cités.
* Syngnathus tetragonus. L in n é , édition de Gmelin.
Thunberg, Açt. soc. physiogr. lund. 1, 4 vP* 3oiy n. 3o, tab. 4» f i s •1
Syngnathus biaciileatus, épine double. Bloch, pl. 121 ^fig. 1 e t 2.
Cheval marin, épine double. Bonnaterre, planches de VEncycl. méthod.
H I S T O I R E N A T U R E L L E. 4 3 ,
et un cheval et une chenille! Quel éloignement dans
l’ensemble des êtres vivais et.sensibles sépare ces deux
animaux, dont on a voulu voir les traits réunis dans
l’hippocampe, et dont on s’est efforcé de combiner
ensemble les deux idées pour en former l’idée composée
du sjngnathe que nous décrivons! L’imagination,
qui, au lieu de calculer avec patience les véritables
rapports des objets, se plaît tant à se laisser séduire
par de vaines apparences, et à se laisser entraîner vers
les rapprochemens les plus bizarres , :les ressemblances
les plus trompeuses et les résultats les plus merveilleux,
a dû d’autant plus jouir en s’abandonnant pleinement
au sens de ce mot hippocampe, que, par l’adoption
la plus entière de cette expression, elle a exercé, pour
ainsi dire, en même temps, une triple puissance.
Reconnoître, en quelque manière, un cheval dans un
petit cartilagineux, voir dans le même moment une
chenille dans un poisson , et lier ensemble et dans un
même être une chenille et un cheval, ont été trois
opérations simultanées, trois espèces de petits miracles
compris dans un seul acte, trois signes de pouvoir
devenus inséparables, dans lesquels fi maglnation s’est
complue sans réserve, parce qu’elle ne trouve de véritable
attrait que dans ce qui lui permet de s attribuer
une sorte de force créatrice : et voilà pourquoi cette
dénomination d'hipp&campe a été très-anciennement
adoptée.; et voilà pourquoi, lors même qu’elle na rappelé
qu’une erreur bien reconnue, elle a conservé