d’autres portions de la mer où ils ne peuvent pas se
procurer les mêmes alimens, il arrive que leurs muscles
deviennent gluans et de mauvais goût ; ce fait
étoit connu dès le temps de Galien. Au reste, le foie
du merlus est presque toujours un morceau très-
délicat.
Ce poisson est alongé, revêtu de petites écailles, blanc
par-dessous, d’un gris plus ou moins blanchâtre par-dessus
; et c’est à cause de ces couleurs comparées souvent
à celles de l’âne, qu’il a été nommé dnon par Aristote,
-Oppien , Athénée , Élien , Pline, et d’autres auteurs
anciens et modernes. Le mot d\ânon est même devenu ,
pour plusieurs naturalistes , un mot générique qu’ils
ont appliqué à plusieurs espèces de gades.
La tête du merlus est comprimée et déprimée ; l’ouverture
de sa bouche, grande; sa ligne latérale plus
voisine du dos que du bas-ventre, et garnie, auprès de
la tête , de petites verrues dont le nombre varie depuis
cinq jusqu’à neu-f ou dix : des dents inégales , aiguës,
et dont plusieurs sont crochues., garnissent les mâchoires,
le palais et le gosier *.
* A la m em b ran e des b ran chies 7 rayons,
à la p rem ière n ageoire d u dos 10
à la seconde 3g
à ch acu n e des p ecto rales l a
à ch acu n e des ju g u laires 7
/à celle de l’anus 37
J i celle.<le :1a giueue 20
J ai trouvé dans les papiers de Commersan une
courte description d’un gade à deux nageoires, sans
barbillons , et dont tous les autres caractères conviennent
au merlus. Commerson l’a vu dans les mers
australes ; ce qui confirme mes conjectures sur la possibilité
d établir dans plusieurs parages de l’hémisphère
méridional, des pêches abondantes de morues et d’autres
gades.
Le merlus est si abondant dans la baie de Galloway ,
sur la côte occidentale de l’Irlande , que cette baie est
nommée, dans quelques anciennes cartes , la baie des
JmAes, nom donné par les Anglois aux merlus.
TOME II. S 7