parmi les sujets de notre étude, que les véritables droits
de ces objets à-notre examen ainsi qu a notre méditation.
Si les gobies n’ont pas reçu pour attaquer, les formes
et les facultés qui font naître la terreur, ils peuvent
employer les manèges multipliés de la ruse et toutes
les ressources d’un instinct assez étendu; s’ils n’ont pas,
pour se défendre, des armes dangereuses ils savent
disparoître devant leurs ennemis, et se cacher dans des
asyles sûrs ; si leurs formes ne sont pas très*-extraordinaires,
elles offrent un rapport très-marqué avec celles
des cycloptères, et indiquent par conséquent un nouveau
point de contact entre les poissons osseux ét les
cartilagineux ; si leurs couleurs ne sont pas très-riches ,
leurs nuances sont agréables , souvent très-variées,
quelquefois même brillantes; s’ils ne présentent pas
des phénomènes remarquables , ils fournissent des
membranes qui réduites en pâte; ou, pour mieux dire,
en colle , peuvent servir d'ans plusieurs arts utiles ; si
leur chair n’a pas une saveur exquise , elle est uue
nourriture saine , et, peu recherchée par le riche, elle:
peut fréquemment devenir l’aliment du pauvre; et
enfin si les individus de cette famille ont un petit
volume, ils sont en très-grand nombre, et l’imagination
qui les rassemble , les voit former un vaste
ensemble.
Mais ce ne sont pas seulement les individus qui sont
nombreux dans cette tribu ;' on compte déjà dans ce
genre beaucoup de variétés et même d’espèces. Et comme
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nous allons faire connoître plusieurs gobies dont aucun
naturaliste n’a encore entretenu le public, nous avons
eu plus d’un motif pour ordonner avec soin l’exposition
des formes et des moeurs de cette famille. Nous
avons commencé par en séparer tous les poissons qu’on
avoit placés parmi les vrais gobies , mais qui n’ont pas
les caractères distinctifs propres à ces derniers animaux •
et nous n’avons conservé dans le genre que nous allons
décrire , que les osseux dont les nageoires thoracines,
remues à peu près comme celles des cyclbptères , forment
une sorte de disque , ou d’éventail déployé , ou
d entonnoir évasé, et qui en même temps ont leur dos
garni de deux nageoires plus ou moins étendues. Une
considération attentive des détails de la forme de ces
nageoires dorsales et thoracines,• nous a aussi servi, au
moins le plus souvent, à faire reconnoître les espèces:
pour rendre la recherche dé ces espèces plus facile'
nous les avons rangées, autant que nous l’avons pu, d’apres
e „ombre des rayons de la seconde nageoire dorsale,
dans laquelle nous avons remarqué des différences
spécifiques plus notables que dans la première; et
lorsque le nombre des rayons de cette seconde nageoire
dorsale a été égal dans deux ou trois espèces, nous les
avons inscrites sur notre tableau d’après la quantité
des rayons qui composent leurs nageoires thoracines.
Mais avant de nous occuper de cette détermination
de la place des diverses espèces de gobies, nous les
avons fait entrer dans l’un ou dans l’autre de deux