L’O L I G O P O D E V É L I F È R E
L a position des nageoires inférieures ne permet pas
de séparer les oligopodes des jugulaires , avec lesquels
ils ont d’ailleurs un grand nombre de rapports. Nous
avons donc été obligés de les éloigner des coryphènes ,
qui sont de vrais poissons thoracins, dans le genre desquels
on les a placés jusqu’à présent, et auxquels ils
ressemblent en effet beaucoup, mais dont ils diffèrent
cependant par plusieurs traits remarquables. On peut
les considérer comme formant une des nuances les plus
faciles à distinguer, parmi toutes celles qui lient les
jugulaires aux thoracins, et particulièrement les blennies
aux coryphènes; mais on ri’en'est pas moins forcé
■ de les inscrire à la suite des blennies, sur les tables
■ méthodiques par le moyen desquelles on cherche à
présenter quelques linéamens de Tordre naturel des
.■ êtres animés.
Parmi ces oligopodes., que nous avons ainsi nommés
pour désigner la petitesse de leurs nageoires thoracines,
et qui, par ce caractère seul, se rapprocheroient beau*
Oligopodus yeliferus.
-Coryphæna velifera. L i n n é , é d itio n d e G m e lin .
F a ll a s , S p ic il* z o o lo g . 8, p . 19, ta b . 3 , f i g , 1.
Coryphène éventail. D a u b e n t o n , E n c y c lo p é d ie m é th o d iq u e *
f d » B o n n a te n e , p la n c h e s d e F E n c y c lo p é d ie m é th o d iq u e *
coup des blennies, on ne connoît encore que l’espèce
à laquelle nous croyons devoir conserver le nom spécifique
de vélifère *.
C est au grand naturaliste Pallas que l’on en doit la
première description. On lui avoit apporté de la mer des
Indes 1 individu sur lequel cette première description a
été faite. La forme generale du vélifère est singulière
et frappante. Son corps, très-alongé, très-bas et comprimé
, est, en quelque sorte, distingué difficilement
au milieu de deux immenses nageoires placées, l’une
sur son dos, et l’autre au-dessous de sa partie inférieure,
et qui, déployant une très-grande surface,
méritent d autant plus le nom d''éventail ou de voile,
quelles s’étendent, la première depuis le front, et la
seconde depuis les ouvertures branchiales jusqu’à la
nageoire de la queue, et que d’ailleurs elles s’élèvent
ou s abaissent de manière que la ligne que l’on peut
tirer du point le plus haut de la nageoire dorsale au
point le plus bas de la nageoire de l’anus, surpasse la
longueur totale du poisson. Chacune de ces deux surfaces
latérales ressemble ainsi à une sorte de losange
irrégulier, et curviligne dans la plus grande partie de
* A la membrane des branchies 7 rayons.
à celle du dos 56
à chacune des pectorales 14
à chacune des jugulaires 1
■ à celle de Fan us 5 r
à celle de la queue 22
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