Lorsque la morue est abondante près des côtes du
Nord , on j recherche très-peu les colins ; mais lorsqu’on
y pêche un petit nombre de morues , on y sale
les colins, qu’il est assez difficile de distinguer de ces
dernières après cette préparation.
Le pollack a , comme le colin, la nageoire de la qu'eue
fourchue , et la mâchoire inférieure plus avancée que
la supérieure ; mais la ligne latérale est droite dans le
colin, et coiirbe dans le pollack *. Ce dernier poisson
habite, comme le colin , dans les mers septentrionales
de l’Europe : il se plaît dans les parages où la tempête
soulève violemment les flots. Il voyage par troupes
extrêmement nombreuses , cherche moins les asyles
profonds , paroît plus fréquemment à la surface de
l ’Océan que la plupart des autres gades , et sait cependant
aller chercher dans le sable des rivages l’ammo-
dyte appât, dont il aime à se nourrir. Sa longueur
ordinaire est de cinq décimètres. Sa couleur, qui est
cte fi. fort et à grandes mailles , se nomment h a m a u o c , et dont la troisième,
qui flotte entre les deux autres, est d’un fil fin , à petites mailles,, et
s’appelle toile, ou flïie.
* A la membrane des branchies du pollack, 7 rayons»
à la première nageoire dorsale i 3
à la seconde ' 18
à la-troisième 19
à chacune des pectorales T9
à chacune des jugulaires 6
à la première de l’anus 28
à la seconde *9
à celle de la queue 4a
d’un brun noirâtre sur le dos , s’éclaircit sur les côtés ,
y devient argentée, et se change, sur la partie inférieure
de l’animal, en blanc pointillé de brun ; l’iris, d’ailleurs
, est jaune , avec des points noirs ; chaque écaille
est petite , mince , ovale , et lisérée de jaune ; les nageoires
pectorales sont jaunâtres, les jugulaires couleur
d’o r , et celles de l’anus olivâtres et pointillées de
noir.
On prend, toute l’année, des pollacks sur plusieurs
des rivages occidentaux de France; on y en trouve
souvent de pris dans les divers filets préparés pour la
pêche d’autres espèces de poissons : mais, de plus, il
y a sur ces côtes des endroits où vers le printemps
il est très-recherché. On s’est servi pendant long-temps
pour le prendre , de petitsTbateaux portant une ou
deux voiles carrées , et montés de six ou huit hommes.
On jetoit à la mer des lignes dont chacune était garnie
d’un haim amorcé avec une sardine , ou avec un morceau
de peau d’anguille. Comme le bateau qui étoit
sous voile, voguoit rapidement, et que les pêcheurs
secouoient continuellement leurs hainis , les pollacks ,
qui sont voraces , prenoient l’appât pour un petit poisson
qui fuyoit , se jetoient sur cette fausse proie et
restoient accrochés à l’hameçon.
Le sey ressemble beaucoup au pollack ; il a même
été confondu pendant long-temps avec ce dernier gade:
mais il en diffère par plusieurs caractères, et principalement
par les dimensions de ses mâchoires , qui