H I S T O I R E N A T U R E E L E
moins grande dé la' pointe de ce dard, qui le plus!
souvent perce cette membrane et paroit a découvert.
L’atinga est brun ou bleuâtre sur le dos, et blanc
sur le ventre; ses nageoires' sont quelquefois jaunes
dans le milieu1 de leur surface ; et ces mêmes nageoires,
ainsi que toute la partié supérieure du poisson, sont
semées de petites tachés lenticulaires5 et noires, que l’on
voit fréquerüment répandues aussi sur le dessous de
l’atinga.
Ce cartilagineux vit au milieu des mers dé l’Inde et
de l’Amérique, voisines des tropiques, ainsi que dans
les environs du cap dé Bonne-Espérance. Il s’j nourrit
dé petits poissohs, dé cahcrés, et d’animaux à coquille,
dont il brise aisément l'enveloppe duré par le moyen de
ses fortes, mâchoires. Il ne s’éloigne guère des côtes;
et quoiqu’il né parvienne qu’à la longueur de quinze
pouces ou d’un pied et demi, il sait si bien, lorsqu’on5
l’attaqué, se retourner én differens âéns* exécuter dés
mouvemens rapides, s’agiter, se couvrir de ses armes,
en présenter la-pointe, qu’il ëst très-difficile ét thème
dangereux de le préndfe. Aussi le poursuit-on d autant
moins que sâ chair est duré et peu savoureuse.
C’éSt principalement dans leS morhéns éir l’on veut
le saisir, qu’il gonfle sa partie inférieure. Il â la faculté
de l’enfler comme les tétrodons et les ovoïdes , quoique
cependant il paroisse ne pouvoir pas donner à cette
portion de son corps un aussi grand degré d’extension.
Il augmente ainsi son volume pour donner plus: de
force à sa résistance,. ou pour s’élever .et nager avec
plus de facilité; il se grossit et se tuméije particulièrement,,
lorsqu’après l’avoir saisi, on cherche à le
tenir .un ptoment suspendu par sa.nageoire dorsale:
mais., quelque cause qui le,contraigne;à se, boursoufler,..
il détend souvent t(J%it d’un coup sa partie inférieure,
et, faisant alors sortir avec rapidité par l’ouverture
de sa bouche, par celle de ses branchies, .ou
par son anus, le fluide qoptenu dans son intérieur, il
produit ,un bruissement semblable à celui que font
entendre les jj balistes, les, os tracions et les tétrodons.
La vessie, natatoire de J’alinga est -très-grande ».ainsi
que celle des tétrodons; et, d’après la nature de la
(membrane qui la compose, ; il paroît (que.,, préparée
comme celle de Tacipensère huso, elle dopneroit une
colle supérieure par sa bonté à celle que l’on pourroit
obtenirde la vésicule-aérienne d’un très-grand nombre
d’autres espèces de poissons.
L’estomac ;du diodon que nous décrivons niest composé
que d’une membrane assez mince; mais il est
garni de beaucoup d’appendices» qui , comme, autant de
.petites,(poches pu d’intestins ouverts uniquement par
.un bout.,[peuvent, ou augmenter la quantité :çles sucs
■ digestifs, ou contribuer à l’élaboration, à la perfectipn,
à'f’activité de, ces, sucs , ou prolonger la.durée.de l’action
de ces liquides, sur les aliinens , -en retardant le
passage, des .substances nutritives/dans la,partie, des
intestins.Ja. plus voisine de l’anus.