LE GOBIÉSOCE TESTAR *.
C ’est à Plumier que l’on devra la figure de ce poisson
encore inconnu des naturalistes , et que nous avons
regardé comme devant appartenir à un genre nouveau.
Celle que nous avons fait graver , et que nous publions
dans cet ouvrage, a été copiée d’après un dessin de ce
célèbre voyageur. Le testar habite l’eau douce : on l’a
observé dans les fleuves de l’Amérique méridionale. Le
nom vulgaire de testar, qui lui a été donné:,'suivant
Plumier , par ceux qui l’ont vu dans les rivières du nouveau
monde , indique les dimensions de sa tète, qui est
très-grosse, et plus large que le corps ; elle est d’ailleurs
arrondie par-devant, et un peu déprimée dans sa partie
supérieure- Les yeux sont très-rapprochés l’un de l’autre
y les lèvres doubles et extensibles. On appereoit une
légère concavité sur la nuque , et l’on remarque sur le
dos un enfoncement semblable ; le ventre est très-saillant,
très-gros , distinguée par sa proéminence, du
dessous de la queue- Il n’y a qu’une nageoire dorsale j
et cette nageoire, qui est très-courte, est placée au-dessus
de l’extrémité de la queue , fort près delà caudale.
Nous verrons une conformation très-analogue dans les
* Gobîesox cephalus.
Cephalus fluviatilis major, vu/gô testar. Dessins et manuscrits de Plumiery
déposes à la Bibliothèque nationale..
ésoces ; et comme d’ailleurs le testar a beaucoup de
rapports avec les gobies , nous avons cru devoir former
sa dénomination générique de la réunion du nom de
gobie avec celui Sésocc, et nous l’avons appelé gobiésoce
testar.
La nageoire de l’anus, plus voisine encore que la dorsale
, de celle de la queue, est cependant située en très-
grande partie au-dessous de cette même dorsale : la caudale
ést donc très-près de la dorsale et de la nageoire de
l ’anus ; elle est, de plus , très-étendue et fort arrondie fi
La couleur générale de l’animal est d’un roux plus
foncé sur le dos que sur la partie inférieure du poisson ,
et sur lequel on ne distingue ni raies , ni bandes, ni
taches proprement dites. Au milieu de ce fond presque
doré, au moins sur certains individus, les yeux, dont
l ’iris est d’un beau bleu, paroissent comme deux saphirs.
* A la nageoire du dos 8 ravonsî
à chacune des pectorales 11
à- chacune des thoracines^ 5
à- celle de l ’anus 4 ou 5*
à la caudale ix