3 y 4 H I S T O I R E N A T U R E L L E
eaux douces, aussi-bien que les eaux salées, doivent
comprendre un très-petit nombre de poissons osseux
ou cartilagineux dont les nageoires dorsales soient plus
que doubles, et qu’on n’en trouve particulièrement
aucun à trois nageoires dorsales parmi les habitans
des mers ou des rivières que nous avons déjà décrits
dans cet ouvrage.
Les poissons qui ont trois nageoires du dos, ont deux
nageoires de l’anus, placées, comme les dorsales, à la
suite l’une de l’autre. La morue a donc deux nageoires
anales comme tous les gades du premier et du second
sous - genre ; et on a pu voir sur le tableau de sa
famille que le premier aiguillon de la première de
ces deux nageoires est épineux et non articulé.
Les nageoires jugulaires sont étroites et terminées
en pointe, comme celles de presque tous les gades;
la caudale est un peu fourchue V
Les morues parviennent très-souvent à une grandeur
assez considérable pour peser un myriagramme : mais
ce n’est pas ce poids qui indique la dernière limite de
leurs dimensions. Suivant le savant Pennant, on en a
vu, auprès des côtes d’Angleterre, une qui pesoit près
A la première nageoire du dos i 5 rayons.
à la seconde 19
à la troisième 21
à chacune des nageoires pectorales 16
à chacune des jugulaires 6
à la première de l ’anus
à la seconde l6
à la nageoire de la queue 3®
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de quatre myriagrammçs, et qui avoit plus de dix-huit
décimètres de longueur, sur seize décimètres de circonférence,
à l’endroit le plus gros du corps.
L’espèce que nous décrivons est d’ailleurs d’un gris
cendré , tacheté de jaunâtre sur le dos. La partie inférieure
du corps est blanche, et quelquefois rougeâtre y
avec des taches couleur d’or dans les jeunes individus.
Les nageoires pectorales sont jaunâtres ; une teinte grise
distingue les jugulaires, ainsi que la seconde de Fanus.
Toutes les autres nageoires présentent des taches-
jaunes.
C est principalement en examinant avec soin les-
organes intérieurs de la morue, que Camper, Monro,
et d autres habiles anatomistes, sont parvenus à jeter
un grand jour sur la structure interne des poissons, et
particulièrement sur celle de leurs sens. Gn peut voir
par exemple, dans Monro, une très-belle description
de l’ouïe de la morue. Mais nous nous sommes déjà
assez occupés de l’organe auditif des poissons, pour
devoir nous contenter d’ajouter à tout ce que nous
avons dit, et relativement au gade morue, que le grand
os auditif contenu dans un sac placé à côté des canaux
appelés demi-circulaires, et le petit os renfermé dans la
cavité qui réunit le canal supérieur au canal moyen, présentent
un volume assez considérable,proportionnellement
à celui de l’animal ; que c’est à ces deux os qu’il faut
rapporter les petits corps que l’on trouve dans les cabinets
d’histoire naturelle, sous le nom de pierres de morue •