est la série naturelle de ces altérations et reconnaître
la succession dans laquelle ces dégradations
paraissent le plus liées les unes aux autres , nous
trouverons que l'espèce descend vers la fin de sa durée
par une échelle composée de douze degrés principaux.
Nous verrons au premier de ces degrés les modifications
qu’éprouvent les tégumens dans leur contexture
et dans les ramifications des vaisseaux qui les
arrosent » au point d’influer sur la faculté de réfléchir
ou d’absorber la lumière , et de changer par conséquent
le ton ou la disposition des couleurs;
Ces modifications peuvent être plus grandes ; et alors-
les tégumens variant, non seulement dans les nuances
dont ils sont peints , mais encore dans leur nature,.
offrent le second degré de la dégénération de l’espèce.
Le changement de la grandeur et celui des proportions
offertes par les dimensions.,, constituent le troisième
et le quatrième degré de l’échelle.
Au cinquième degré nous plaçons les altérations dès
formes extérieures ; au sixième , celles des organes
intérieurs ; et nous trouvons au septième l’affoiblisse-
ment ou l’exaltation de La sensibilité dans les êtres qui
en sont doués. Nous y découvrons par conséquent
toutes les nuances de perfection ou d’hébêtation que
peuvent montrer le tact et le goût, ces deux sens nécessaires
h; tout être animé ; et nous y. voyons de plus
toutes les variétés qui résultent de la présence ou de
l’absence de l’odorat , de la vue et de l’ouïe, et detoutes
les diversités d’intensité que peuvent offrir ces
trois sens moins essentiels à l’existence de 1 animal.
Les qualités qui proviennent de ces grandeurs , de
ces dimensions , de ces formes , de' ces combinaisons
de sens plus ou moins actifs et plus- ou moins nombreux,
appartiennent au- huitième degré ; la force et la
puissance que ces qualités font naître, constituent par
leurs variations le neuvième degré de l’échelle des
altérations que nous voulons étudier; et lorsque l’espèce
parcourt , pour ainsi dire, le dixième , le onzième et le
douzième degré de sa durée, elle offre des modifications
successives d’abord dans ses habitudes , ensuite
dans les moeurs, qui se composent de 1 influence des
habitudes les unes sur les autres, et enfin dans 1 étendue
et la nature de son-séjour sur le globe.
Lorsque1 les causes qui produisent cette série naturelle
de pas faits par l’espèce vers sa disparition, agissent
dans un ordre différent de celui qu’elles observent
ordinairement, elles dérangent la succession que
nous venons d’exposer : les changemens subis par 1 espèce
sont les mêmes ; mais les époques où ils se manifestent,
ne sont plus coordonnées de la même maniéré.
La dépendance mutuelle de ces époques est encore
plus troublée, lorsque l’Art se joint a la Nature pour
altérer une espèce1 et'en- abréger la durée,
L’A r t,-en effet, dont un des caractères distinctifs
est d’avoir un but limité , pendant que la Nature a toujours
des points de vue immenses, franchit tout inter