gymnotes , qui en ont de pectorales et une de l’anus ,
en sont dénués sur le dos et à l’extrémité de la queue;
les notoptères et les ophisures en déploient uniquement
sur le dos , au-delà de l ’anus, et des deux côtés de la
partie antérieure de leur corps ; les triures ne réunissent
aux nageoires du dos , de la poitrine et de l’anus, que
des rudimens d’une nageoire de la queue; on apper-
çoit une nageoire caudale, deux pectorales et une
nageoire de l’anus sur les aptéronotes , mais leur dos
est sans nageoire; les quatre sortes de nageoires ont
été données aux odontognathes, aux murènes , aux
ammodjtes, aux ophidies, aux macrognathes, aux
xiphias, aux anarhiques, aux coméphores, aux-stro-
matées, aux rhombes; et enfin les régalées ont reçu
une nageoire du dos, une nageoire de la queue, et
deux pectorales, sans aucune apparence de nageoire
de l’anus.
Cette absence d’une nageoire anale suffiroit seule
pour séparer le genre des régalées de tous les autres
genres de son ordre, excepté de celui des cécilîes, de
celui des monoptères, et de celui des trichiures; mais
comme les trichiures ont une série d’aiguillons à la
place de la nageoire anale, que les monoptères n’ont
qu’une seule nageoire, et que les cécilies n’en ont pas
du tout, on peut dire que cet entier dénuement de
nageoire de l’anus distingue véritablement les régalées-
de tous les apodes inscrits dans la première division des
poissons osseux, et avec lesquels on pourroit les confondre.
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Le naturaliste Ascanius est le premier auteur qui
ait fait mention du régalée. On n’a compté jusqu’à
présent dans ce genre, qu’une espèce que l’on nomme
glesne, et qui habite auprès des côtes de Norvège. Le
régalée glesne a d’assez grands rapports avec les. trichiures
et les ophisures. Le corps et la queue sont
très-alongés et comprimés , les mâchoires armées de
dents nombreuses, les opercules composés de cinq
ou six pièces, les membranes branchiales soutenues
par cinq ou six rajons , les nageoires pectorales très-
petites. Au-dessous de chacune de ces deux dernières
nageoires, on voit un filament renflé par le bout, et
dont la longueur est égale Ordinairement au tiers de
celle de l’animal. On compte, en quelque sorte, deux
nageoires dorsales : la première, qui cependant est
une série depiquans plutôt qu’une véritable nageoire,'
commence dès le sommet de la tête, et est composée
de huit aiguillons ; la seconde s’étend depuis la nuque
jusqu’à la nageoire caudale, avec laquelle elle se réunit
et se confond.
Tout le corps du poisson est argenté, semé de petits
points noirs disposés en raies longitudinales, et varié
dans ses nuances par trois bandes brunes placées
transversalement sur la partie postérieure de la queue.
Comme on le rencontre souvent, ainsi que la chimère
arctique , au milieu des innombrables légions de
harengs, qu’il est argenté comme ces derniers animaux,
qu’il a l’air de les conduire, et qu’il parvient à des
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