et courbés, qu’on ne peut cependant appercevoir qu’à
laide de la dissection. Cette membrane est attachée à
la tête ou au corps dans presque tout son contour, de
manière quelle ne laisse pour toute ouverture des
branchies qu’un très-petit orifice situé dans le point le
plus éloigné du museau. Nous avons vu une conformation
analogue en traitant des syngnathes ; nous la
retrouverons sur les callionymes et sur quelques autres
poissons : mais ce qui la rend sur-tout très - remarquable
dans le triure que nous faisons connoître, c’est
qu’elle offre un trait de plus dont nous ne connoissons
pas d’exemple dans la classe entière des poissons ; et
voilà pourquoi nous en avons tiré le caractère distinctif
du bougainvillien. Cette particularité consiste dans-
une valvule en forme de croissant, charnue, mollasse,,
et qui, attachée au bord antérieur de l’orifice branchial
le ferme à la volonté de l’animal, en se rabattant sur le
côté postérieur.Le triure bougainvillien estdonc de tous-
les poissons connus celui qui a reçu l’appareil le plus
compliqué pour empêcher l’eau d’entrer dans la cavité
branchiale, ou de sortir de cette cavité en passant par
l ’ouverture des branchies; il a un opercule, une membrane
et une valvule; et la réunion, dans cet animal,
de ces trois moyens d’arrêter l’entrée ou la sortie de
l ’eau , est d’autant plus digne d’attention, que, d’après
les expressions de Commerson , il paroît que ce triure
ne peut pas fermer à sa volonté l’orifice placé à l’extrémité
du long tube formé par son museau , et que ce
tube peut servir de passage à 1 eau pour entrer par la
bouche dans la véritable cavité branchiale, ou pour
en sortir.
Mais nous avons assez parlé des organes du triure
relatifs à la respiration.
On ne voit pas de ligne latérale bien sensible. Le
bas du ventre se termine en carène aiguë dans presque
toute sa longueur; et l’anus ,qui est situé à 1 extrémité
de l’abdomen, consiste dans une' ouverture un peu
alongée.
Les nageoires pectorales sont petites, délicates ,
transparentes, paroissent presque triangulaires lorsqu’elles
sont déployées, et renferment douze ou treize
rayons.
La nageoire de l’anus, composée de quinze rayons
mous, ou environ, se dirige en arrière; et sa pointe
aiguë s’étend presque aussi loin que le bord postérieur
de la nageoire de la queue, dont elle représente un
supplément, et paroît même former une partie.
La nao-eoire dorsale ne se montre pas moins comme
une auxiliaire de la nageoire de la queue. Formée d’un
égal nombre de rayons que celle de l’anus, partant d’un
point plus éloigné dp la tête, et ayant un tiers de longueur
de plus, elle s’étend en arrière non seulement
presque autant que la nageoire caudale, mais encore
plus loin que cette dernière. Et comme les deux
nageoires dorsale et de l’anus touchent d’ailleurs la
nageoire de la queue, cette nageoire caudale semble,