anneaux ne sont pas circulaires, mais à plusieurs cotés,
et comme les faces analogues de ces anneaux se correspondent
d’un bout à l’autre de l’animal, l’ensemble
de la cuirasse, ou, pour mieux dire, du très-long
étui qu'ils forment, ressemble à un prisme à plusieurs
pans. Le nombre de ces pans varie suivant les espèces,
ainsi que celui des anneaux qui recouvrent le corps
et la queue proprement dite.
En même temps que la sorte de gaine qui renferme
le poisson présente plusieurs faces disposées dans le
sens de la longueur du syngnathe, elle doit offrir
aussi, aux endroits où ces pans se touchent, des arêtes,
ou lignes saillantes e t longitudinales, en nombre égal
à celui des côtés longitudinaux de cet étui prismatique.
Une de ces arêtes est placée, au moins le plus
souvent, au milieu de la partie inférieure du corps et
de la queue, dont elle parcourt la longueur. C’est une
portion de cette arête cjui, au-dela de 1 anus , se change
en fente alongée, pour laisser passer les oeufs; cette
fente se prolonge plus ou moins suivant les individus,
et suivant l’effort occasionne par le nombre des oeufs ,
soit vers le bout de la queue, soit vers l’autre extrémité
du syngnathe.
Cependant les deux pans les plus inférieurs du fourreau
prismatique non seulement se séparent à l’endroit
de cette fente , mais ils s’enfoncent, vers l’intérieur du
corps de l’animal, dans le bord longitudinal qui touche
la fente, et se relèvent dans l’autre, de manière qu’au
lieu d’une arête saillante, on voit un petit canal qui
s’étend souvent vers la tête et vers le bout de la queue
du syngnathe, bien au-delà de la place où la division
a lieu. En effet, une dépression semblable à celle que
nous exposons s’opère alors au-delà de la fente, tant vers
le bout de la queue que vers la tête, quoique les deux
pans longitudinaux les plus inférieurs n’y soient pas détachés
1 un de l’autre , et qu’ils s’inclinent uniquement
1 un sur l’autre, d’une manière très-différente de celle
qu ils présentoient avant la production de la séparation.
Lorsqu’une arête saillante ne règne pas longitudinalement
dans le milieu de la partie inférieure de
1 animal, le pan qui occupe cette partie inférieure se
partage en deux, et les deux lames alongées qui résultent
de cette fracture, ainsi que les pans collatéraux, s’inclinent
de manière à produire un canal analogue à
celui que nous venons de décrire.
C’est dans ce canal, dont la longueur varie suivant
les espèces , et même suivant les individus, que se
placent les oeufs à mesure qu’ils sortent du ventre de
la mère : ilsy sont disposés sur des rangs plus ou moins
nombreux selon leur grosseur et la largeur du canal;
et ils y sont rev.êths d’une peau mince, que les jeunes
syngnathes déchirent facilement lorsqu’ils ont été assez
développés pour percer la coque qui les contenoit.
La femelle porte ainsi ses petits encore renfermés
dans leurs oeufs, pendant un temps dont la longueur
varie suivant les diverses circonstances qui peuvent
T O M E I L S