86 H I S T O I R E . N A T U R E L L E
sur la nuque. Ou voit donc, sur le derrière de la tete,
deux petits trous que l’on prendroit pour des évents
analogues à ceux des raies et des squales, mais qui
ne sont que les véritables ouvertures des branchies.
Ces branchies sont au nombre de quatre de chaque
côté. Ces organes, un peu différens dans leur conformation
des branchies du plus grand nombre de poissons,
ressemblent, selon Artedi et plusieurs autres naturalistes
qui l’ont copié, à une sorte de viscosité pulmonaire,
d’un rouge obscur : mais je me suis assur.é, en examinant
plusieurs individus , et même plusieurs espèces
de la famille que nous décrivons , qu’ils étoient composés,
à peu près,.comme dans la plupart des poissons,
excepté que chacune des branchies est quelquefois un
peu épaisse à proportion de sa longueur, et que les
quatre de chaque côté sont réunies ensemble par une
membrane très-mince, laquelle, ne s’appliquant qu’à
leur côté extérieur, forme, entre ces quatre parties,
trois petits canaux ou cellules , qui ont pü suggérer à
Artedi l’expression qu’il a employée. "Au reste, cette
couleur rougeâtre qu’il a très-bien vue, indique les
vaisseaux sanguins très-ramifiés et disséminés sur ces
branchies.
Les*yeux des syngnathes sont voilés par une membrane
très-mince, qui est une continuation du tégument
le plus extérieur dé l’animal.
Le canal intestinal de la trompette est court et presque
sans sinuosités.
D E S P O I S S O N S . 3 7
La série de vertèbres cartilagineuses qui s’étend depuis
la tête jusqu a l’extrémité de la queue, ne présente
aucune espèce de côte : mais les vertèbres qui sont
renfermées dans le çorps proprement dit, offrent des
apophyses latérales assez longues, qui ont quelque
ressemblance avec des côtes; et elles montrent ainsi
une conformation intermédiaire entre' celle des vertèbres
des raies et des squales , sur lesquelles on ne
voit pas de ces apophyses, et celle des vertèbres des
poissons osseux, qui sont garnies de véritables côtes.
'L ’étui dans lequel elle est enveloppée présente six
pans, tant sur le corps que sur la queue, autour de
laquelle cependant ce fourreau n’offre quelquefois que
quatre pans longitudinaux.
Le nombre des anneaux qui composent cette cuirasse
est ordinairement de dix-huit autour du corps , et de
trente-six autour de la queue.
La trompette a une nageoire dorsale comme tous les
syngnathes : mais elle a de plus des nageoires pectorales,
une nageoire de l’anus, et une nageoire caudale*;
organes dont les trois, ou du moins un ou deux,
manquent à quelques espèces de ces animaux, ainsi
* A la nageoire du dos1 18 rayons,
aux pectorales 12
à celle de l ’anus 5
à celle de la queue, qui est un peu arrondie , 10
Un individu de Pespèce de la trompette, observé par Commerson, diffé-
roit assez des autres individus de celte même espèce par le nombre des