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sanguinolenteinsipide , et dont la substance présente
des fibres nombreuses disposées autour des foetus
comme un léger duvet , et propres à les empêcher de
se froisser mutuellement.
On a prétendu qu’indépendamment de ces fibres ,
on pouvoit reconnoître dans l’ovaire , des filam.ens
particuliers q u i, semblables à des cordons ombilicaux ,
partoient des tuniques de cet organe , s’étendoient
jusqu’aux foetus , et entroient dans leur corps pour y
porter vraisemblablement, a-t-on dit, la nourriture
nécessaire. On n’entend pas comment des embryons qui
ont vécu pendant un ou deux mois entièrement renfermés
dans un oeuf, et sans aucune communication
immédiate avec le corps de leur mère , sont soumis
tout d’un coup , lors de la seconde période de leur
accroissement, à une manière passive d’être nourris,
et à un mode de circulation du sang , qui n’ont encore
été observés que dans les animaux à mamelles. Mais
d’ailleurs les observations sur lesquelles' on a voulu
établir l’existence de ces conduits comparés à des cordons
ombilicaux, n’ont pas été convenablement .confirmées.
Au reste, il suffiroit que les foetus dont nous
parlons, eussent été, pendant les premiers mois de leur
vie , contenus dans un véritable oeuf,, et libres de toute
attache immédiate au corps de la femelle , pour que la
grande différence que nous avons indiquée entre les
véritables vivipares et ceux qui ne le sont pas* , sub-
* Discours sur la nature des poissons«.
sistât toujours entre ces mêmes vivipares ou animaux
à mamelles, et ceux des poissons qui paroissent le moins
ovipares , et pour que la dénomination d’ovovivipare
ne cessât pas de convenir aü blennie que nous décrivons.
Et cependant ce qui achève de prouver que ces fila-
mens prétendus nourriciers ont une destination bien
différente de celle qu’on leur a attribuée, c’est qu’à
mesure que ies foetus grossissent , la liqueur qui les
environne s’épuise peu à peu, et d’épaisse et de presque
coagulée qu’elle étoit, devient limpide et du moins
très-peu visqueuse^ ses parties les pl us grossières ayant
été employées à alimenter les embryons-.
Lorsque le temps de la sortie de ces petits animaux
approche, leur queue,qui d’abord avoitparu sinueuse,
se redresse , et leur sert à se mouvoir en différens sens
comme pour chercher une issue hors de l’ovaire. Si dans
cet état ils sont retirés de cet organe , ils ne périssent
pas à l’instant, quoique venus trop tôt à la lumière ;
mais ils ne vivent que quelques heures : ils se tordent
comme de petites murènes , sautillent, et remuent plusieurs
fois leurs mâchoires et toutjeur appareil branchial
avant d’expirer.
On a vu quelquefois dans la même femelle jusqu’à
trois cents embryons , dont la plupart avoient plus de
vingt-cinq millimètres de longueur*.
* Consultez particulièrement l’ouvrage dé Sclione'velcl , cité si souvent
dans cette Histoire.