LE CYCLOPTÈRE GÉLATINEUX1,
LE C Y C LO P T È R E D E N T É 1,
E T L E C Y C L O P T È R E V E N T R U 5.
C ’est au professeur Pal'las que nous devons la première
description de ees trois cycloptères. Le premier
ne pouvait pas être mieux désigné que par le nom de
gélatineux, que nous lui avons conservé. En effet, sa
peau est molle, dénuée d’écailles facilement visibles,
gluante, et abondamment enduite d’une humeur visqueuse
, qui découle particulièrement par vingt-quatre
orifices, dont deux sont placés entre chaque narine
et l’ouverture de la bouche, et dont dix autres régnent
depuis chaque commissure des lèvres jusques vers
l’opercule branchial qui correspond à cette commis-
* P a llas, Spicileg. zoologie. 7, p. J9, ta b ,? ) ,fig . 1, 0.
Cyclopterus gelatinosus. Lin n é ,, édition de Gmelin,
Bouclier gélatineux. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique,
'* P allas, Spicileg. zoologie, q, p. 6, tab. 1, fig . 1,4.
Cyclopterus dentex. L inné , édition de Gmelin.
Bouclier denté. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique<
3 Pallas, Spicileg, zoologie, 7, p* 15, tab. %,fig. i, 3.
Cyclopterus ventricosus. L in n é , édition de Gmelin.
Bouclier ventru, Bonnaterre» planches de VEncyclopédie méthodique«
H I S T O I R E N A T U R E L L E . 6 3
sure; les lèvres sont doubles, épaisses, charnues, et
l’intérieure est aisément étendue en avant, et retirée
en arrière par l’animal; les opercules des branchies
sont mollasses; les nageoires pectorales qui sont très-
larges , les inférieures qui sont très-petites, la dorsale
et celle de lanus qui sont très-longues et vont jusqu’à
celle de la queue , sont flasques et soutenues par des
rayons très-mous; l ’ensemble du corps du poisson est
pénétré dune si grande quantité de matière huileuse,
qu’il présente une assez grande transparence ; et tous
ses muscles sont d’ailleurs si peu fermes, que, même
dans l’état du plus grand repos du cycloptère, et quelque
temps après sa mort, ils sont soumis à cette sorte
de tremblement que tout le monde connoît, et qui
appartient à la gelée animale récente. Aussi la chair
de ce cartilagineux est-elle très-mauvaise à manger;
et dans les pays voisins du Kamtschatka, auprès desquels
on pêche ce cycloptère, et où on est accoutumé
à ne nourrir les chiens que de restes de poisson, ces
animaux même, quoiqu’affamés, ont-ils le dégoût le
plus insurmontable pour toutes les portions du gélatineux.
Ce cycloptère parvient ordinairement à la longueur
d’un demi-mètre, ou d’environ un pied et demi; son
corps est un peu alongé, et va en diminuant de grosseur
vers la queue; l’ouverture de sa bouche est tournée
vers le haut; sa langue est si petite, qu’on peut à peine
la distinguer. Un blanc mêlé de rose compose sa cou