d’expliquer avant la fin de cet article, et qui ne surprendra
pas les physiciens instruits des belles expériences
relatives aux divers mouvemens musculaires
que l’on peut exciter dans les animaux pendant leur
vie ou après leur mort, et que l’on a nommées galvaniques,
à cause de leur premier auteur, le citoyen
Galvani. Il est arrivé plusieurs fois * qu’après la mort
du gymnote, il étoit encore, pendant quelque temps,
impossible de le toucher sans éprouver de secousse.
Mais nous avons-à exposer encore de plus grands
rapports entre les effets de l’électricité et ceux de la
vertu du gymnote engourdissant. Le premier de ces
rapports très-remarquables est l’analogie des instru^
mens dont on se sert dans les laboratoires de physique
pour obtenir de fortes commotions électriques, avec les
organes particuliers que le gymnote emploie pour faire
naître des ébranlemens plus ou moins violens. Voici
en quoi consistent ces organes| que Hunter a très-bien
décrits.
L’animal renferme quatre organes torporifiqnes,
deux,grands et deux petits. L’ensemble de ces quatre
organes est si étendu, qu’il compose environ la moitié
des parties musculeuses et des autres parties molles du
gymnote, et peut être le tiers de la totalité du poisson.
Chacun des deux grands organes engourdissans
occupé un des côtés du gymnote, depuis l’abdomen
, * VçyÇz Henri Collins Flagg, u L endroit cjue nous avons déjà indiqué*
Jusqu a l’extrémité de la queue; et comme nous avons
déjà vu que cet abdomen étoit très-court, et qu’on
pourroit croire, au premier coup d’oeil, que l’animal n’a
qu’une tête et une queue très-prolongée, on peut juger
aisément de la longueur très-considérable de ces deux
grands organes. Ils se terminent vers le bout de la
queue comme par un point; et ils sont assez larges
pour n’être séparés l’un de l’autre que vers le haut
par les muscles dorsaux, vers le milieu du corps par la
vessie natatoire, et vers le bas par une cloison particulière
avec laquelle ils s’unissent intimement, pendant
qu’ils sont attachés par une membrane cellulaire,
lâche, mais très-forte, aux autres parties qu’ils touchent.
De chaque côté du gymnote, un petit organe torpo-
rifique, situé au-dessous du grand, commence et finit
à peu près aux mêmes points que ce dernier, se termine
de même par une sorte de pointe , présente par
conséquent la figure d’un long triangle, ou, pour mieux
dire, d’une longue pyramide triangulaire, et s’élargit
néanmoins un peu vers le milieu de la queue.
Entre le petit organe de droite et le petit organe de
gauche, s’étendent longitudinalement les muscles sousf-
caudaux, et la longue série d'ailerons ou soutiens osseux
des rayons très-nombreux de la nageoire de l’anus.
Ces deux petits organes sont d’ailleurs séparés des
deux grands organes supérieurs par une membrane
longitudinale et presque horizontale, qui s’attache d’un
côté à la cloison verticale par laquelle les deux grands