Et ces fluides, quels qu’ils soient, d’où peut - on
présumer qu’ils tirent leur origine ? ou, pour:éviter le
plus possible toute hypothèse, quelle est la source plus
ou moins immédiate de cette force électrique, ou,presque
électrique, départie aux quatre organes dont nous
venons d’exposer la structure?
Cette source est dans les nerfs, qui, dans le gymnote
engourdissant, ont des dimensions et une distribution
qu il,est utile d’examiner rapidement.
Premièrement, les n,erfs qui partent de la moelle
ëpiniere, sont plus larges que dans les poissons d’une
grandeur égale, et plus que cela ne paroît nécessaire
pour 1 entretien de la vie du gymnote.
Secondement, Hunter a fait connoître un nerf remarquable
qui, dans plusieurs poissons, s’étend:depuis le
cerveau jusqu’auprès de l’extrémité de la queue, en
donnant naissance à plusieurs ramifications, passe, à
peu près, a une égale distance de l’épine.et de la peau
du dçs dans la murène anguille, et se trouve immédiatement
au-dessous de la peau dans le gade morue.
Ce nerf est plus large, tout égal d’ailleurs, et s’approche
de 1 épine dorsale dans le gymnote électrique,
beaucoup plus que dans plusieurs autres poissons.
Troisièmement, des deux côtés de chaque vertèbre
du gymnote torporifique, part un nerf qui donne des
ramifications aux muscles du dos. Ce nerf se répand
entre ces muscles dorsaux et l’épine; il envoie de petites
branches jusqu’à la surface extérieure du grand organe
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dans lequel pénètrent plusieurs de ces rameaux, et sur
lequel ces rameaux déliés se distribuent en passant
■ entre cet organe et la peau du ’côté de l’animal. Il
continue cependant sa route, d’abord entre les muscles
dorsaux et la vessie natatoire , et ensuite entre cette
même vessie natatoire et l’organé électrique. Là il se
divise en nouvelles branches. Ces branches vont vers
la cloison verticale que nous avons déjà indiquée, et
qui est située entre les deux grands organes électriques:
Elles s’y séparent en branchés plus petites qui se
dirigent vers les ailerons et les muscles de la nageoire
de l’anus, et se perdent, après avoir répandu des ramifications
dans cette même nageoire, dans ses muscles,
dans le petit organe et dans le grand organe électrique;
Les rameaux qui entrent dans les organes électriques
sont, à la vérité, très-petits; mais cependant ils le sont
moins que ceux de toute autre partie du système sensitif.
Tels sont les canaux qui font circuler dans les quatre
instrumens du gymnote le principe de la force engourdissante
; et ces canaux le reçoivent eux-mêmes du
cerveau, d’où tous les nerfs émanent. Et comment eu
effet ne pas considérer dans le gymnote, ainsi que
dans les autres poissons engourdissans, le cerveau
comme la première source de la vertu particulière qui
les distingue, lorsque nous savons, par les expériences
d’un habile physicien, que la soustraction du cerveau